Le PER s’est imposé depuis la loi PACTE comme l’outil « pilote » de l’épargne longue pour préparer sa retraite. Déduction fiscale à l’entrée, sortie en capital possible, portabilité entre employeurs. le tableau est séduisant. Mais derrière les promesses, il existe de vraies contraintes : blocage des fonds, frais, fiscalité à la sortie selon vos choix de départ. Bref, un bon produit… à condition de bien le paramétrer en fonction de votre profil.
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L’essentiel
- À l’entrée, les versements volontaires peuvent être déduits du revenu imposable (jusqu’à 10 % des revenus pro ou 10 % du PASS selon le cas) : gain fiscal immédiat… mais contrepartie d’une imposition à la sortie.
- À la retraite, on choisit capital, rente, ou mixte ; la fiscalité dépend du caractère déduit ou non des versements.
- Avant la retraite, l’épargne est bloquée, sauf 7 cas de déblocage anticipé (dont l’achat de la résidence principale).
- Les frais (contrat, supports, options) peuvent rogner fortement le rendement net : à surveiller autant que la performance. (Synthèse des guides de place.)
- Le PER est puissant pour les contribuables imposés (TMI 30 % et plus), moins pertinent si l’avantage fiscal immédiat est nul : le bon choix dépend de votre taux d’imposition aujourd’hui vs à la retraite.
Qu’est-ce que le PER et comment ça fonctionne ?
Le Plan d’Épargne Retraite est une enveloppe dédiée à la retraite qui permet de capitaliser à long terme avec, au choix, un avantage fiscal à l’entrée.
Il existe trois formes de PER qui coexistent et peuvent être portées/transférées tout au long de la carrière.
Les 3 compartiments
- PER individuel (PERIN) :
Versements volontaires du titulaire (déductibles ou non), transferts d’anciens produits retraite (PERP, Madelin…). Idéal pour compléter sa retraite à son rythme. - PER collectif (PERCOL) :
Accueille l’intéressement, la participation, l’abondement de l’employeur et, parfois, des versements volontaires du salarié. Atout : abondement = argent « bonus ». - PER catégoriel (obligatoire) :
Cotisations obligatoires financées par l’employeur (et parfois le salarié) pour une catégorie donnée. Sortie principalement en rente.
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Conseil
vous pouvez détenir plusieurs PER au cours de votre vie, mais vous pouvez aussi regrouper (transférer) pour simplifier et mieux maîtriser les frais.
À quoi sert-il concrètement ?
- Objectif : se constituer une épargne longue pour compléter ses revenus à la retraite, sous forme de capital, de rente viagère, ou d’un mix des deux.
- Portabilité : si vous changez d’employeur ou de statut, vos droits vous suivent (transferts possibles d’un établissement à l’autre).
Déduction à l’entrée : option puissante
Le grand atout fiscal du Plan d’Épargne Retraite réside dans la possibilité de déduire vos versements volontaires de votre revenu imposable. Ce choix, facultatif mais souvent décisif, permet de transformer un simple effort d’épargne en optimisation fiscale immédiate.
L’idée est simple : vous placez de l’argent aujourd’hui pour votre retraite, et l’État vous accorde une réduction d’impôt dès cette année.
Mais attention : cette déduction n’est pas toujours avantageuse. Tout dépend de votre taux marginal d’imposition (TMI) et de votre situation future à la retraite.
Comment ça marche ?
Le principe
- Chaque année, vous pouvez déduire de votre revenu imposable jusqu’à 10 % de vos revenus professionnels (ou 10 % du PASS, selon le montant le plus favorable).
- Les plafonds non utilisés des trois dernières années sont reportables, ce qui offre une marge de manœuvre pour les gros versements ponctuels.
| Année | Plafond épargne retraite disponible | Cumul possible |
|---|---|---|
| 2025 | 4 114 € (si PASS = 46 368 €) | |
| 2024 | 4 114 € | |
| 2023 | 4 114 € | ≈ 12 342 € de plafond cumulable |
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A noter
Vous trouverez le montant exact de votre plafond sur votre avis d’imposition (case « Plafond épargne retraite »)
Les deux stratégies possibles
Option 1 : Versements déductibles
Vous déduisez vos versements de votre revenu imposable.
Effet immédiat : économie d’impôt = Montant versé × votre TMI.
- TMI 11 % → 110 € d’économie pour 1 000 € versés
- TMI 30 % → 300 €
- TMI 41 % → 410 €
- TMI 45 % → 450 €
Exemple : Paul, cadre avec un TMI de 41 %, verse 3 000 € sur son PER. Il économise 1 230 € d’impôt cette année. Coût réel du versement : 1 770 €.
À privilégier si : votre TMI est élevé aujourd’hui et plus faible à la retraite.
À éviter si : votre TMI restera identique ou supérieur à la retraite (le gain fiscal pourrait s’annuler).
Option 2 : Versements non déductibles
- Vous ne déduisez pas vos versements du revenu imposable.
- Aucun avantage fiscal immédiat, mais une sortie plus douce fiscalement à la retraite.
- Le capital est exonéré d’impôt (hors gains).
- Seuls les gains sont soumis au PFU (30 %) ou au barème IR, selon le cas.
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Je découvre le PER NaloLes avantages du PER
Un levier fiscal puissant à l’entrée
C’est le moteur du PER : pour tout contribuable imposé à partir d’un TMI de 30 %, chaque euro versé sur un PER et déduit du revenu imposable procure une économie d’impôt immédiate.
Exemple concret :
Julie, cadre (TMI 41 %), verse 5 000 € sur son PER → Elle économise 2 050 € d’impôt cette année.
Coût réel du versement : 2 950 €.
- Plafond fiscal annuel : le montant maximal déductible correspond à 10 % de vos revenus professionnels (ou 10 % du PASS si plus favorable).
- Les plafonds non utilisés des trois années précédentes sont reportables, permettant de lisser ou maximiser vos versements.
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Astuce
Le PER est particulièrement pertinent si votre TMI actuel est élevé et que vous anticipez une baisse à la retraite — c’est le cas typique du levier fiscal gagnant.
Une souplesse inédite à la sortie
Contrairement à ses prédécesseurs (PERP, Madelin), le PER est libre à la retraite. Vous choisissez comment récupérer votre épargne, selon vos besoins :
- En capital total : pour un projet important (achat, donation, remboursement de prêt).
- En capital fractionné : pour lisser l’imposition sur plusieurs années.
- En rente viagère : pour se garantir un revenu à vie.
- Ou un mixte : par exemple 30 % en capital et 70 % en rente.
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Bon à savoir
Vous décidez au moment de la retraite, pas à l’ouverture. Cette souplesse fait du PER un outil de trésorerie modulable, adapté à chaque étape de la vie.
Portabilité et gestion pilotée par horizon
L’autre atout majeur du PER, c’est sa portabilité totale.
Vous changez d’entreprise, de statut, de région ? Vos droits vous suivent automatiquement. Vous pouvez transférer votre PER vers un autre établissement sans perte d’antériorité, et souvent sans frais après 5 ans.
Côté gestion, la majorité des contrats proposent une gestion pilotée à horizon :
- Dynamique au départ (forte part d’actions),
- Équilibrée à mi-parcours,
- Puis progressivement sécurisée (fonds euros et obligations) à l’approche de la retraite.
- Objectif : maximiser le rendement dans les premières années, tout en réduisant le risque à mesure que la retraite approche.
Déblocage pour l’achat de la résidence principale
C’est l’exception la plus utilisée et un atout unique du PER.
Avant la retraite, il est possible de retirer tout ou partie de son épargne pour financer l’achat de sa résidence principale — un cas de déblocage inexistant sur les anciens produits (PERP, Madelin).
Les inconvénients du PER
Le PER est un outil fiscalement puissant, mais il n’est pas sans contreparties. Avant de souscrire, il est essentiel de comprendre ses limites, afin de l’intégrer dans une stratégie patrimoniale globale.
Blocage jusqu’à la retraite
Le PER est un produit long terme : les fonds sont bloqués jusqu’à la retraite, sauf sept cas précis (invalidité, décès du conjoint, surendettement, fin de droits au chômage, etc.).
si votre priorité est la liquidité, orientez-vous plutôt vers des enveloppes plus flexibles, comme l’assurance-vie ou le PEA.
Des frais parfois élevés : ous les PER ne se valent pas.
Entre frais d’entrée, frais de gestion du contrat, frais sur unités de compte (UC) et frais d’options (gestion pilotée, arbitrage), la note totale peut varier du simple au double.
| Type de frais | Fourchette courante | Objectif idéal |
|---|---|---|
| Frais d’entrée | 0 % à 3 % | 0 % |
| Frais de gestion contrat | 0,5 % à 1 %/an | < 0,6 % |
| Frais sur UC | 0,5 % à 2 %/an | < 1 % |
| Frais d’arbitrage | 0 à 1 % | Gratuit |
Fiscalité à la sortie : à double tranchant
La fiscalité du PER dépend du choix fait à l’entrée (versements déduits ou non déduits).
| Type de versement | Fiscalité à la sortie | Idéal pour |
|---|---|---|
| Déduits | Capital imposé au barème IR + PS 17,2 % sur les gains | TMI élevé aujourd’hui, plus faible à la retraite |
| Non déduits | Seule la plus-value est imposée (PFU 30 % ou barème) | TMI faible aujourd’hui, stable ou en hausse à la retraite |
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En claire
le PER permet de déplacer la fiscalité dans le temps. On gagne à l’entrée, mais il faut anticiper la sortie pour éviter l’effet boomerang.
Une qualité de gestion variable selon les contrats
Certains contrats se contentent d’une gestion standardisée, peu transparente et coûteuse. D’autres, plus performants, intègrent des ETF à bas frais, une gestion pilotée moderne et des fonds euros solides.
Risques et limites à considérer
- Risque marchés : en unités de compte, le capital n’est pas garanti.
- Risque de timing : sortir en plein creux de marché pénalise le capital (d’où l’intérêt du capital fractionné).
- Risque de frais cumulés : plus ils sont élevés, plus le rendement réel s’érode.
- Transmission : règles spécifiques selon le cadre juridique du contrat (à aborder au cas par cas avec un conseiller). (Synthèse de place.)
PER vs. assurance-vie, PERP et autres produits
PER vs. Assurance-vie
À rendement égal, le PER présente des avantages dès la souscription pour l’épargnant, alors que les bénéfices de l’assurance-vie, notamment sur le plan fiscal, n’interviennent qu’au bout de 8 ans.
| PER | Assurance-vie | |
| Flexibilité | Aucun montant minimum de versement. Possibilité de réaliser des versements libres | Les modalités de versement dépendent du contrat |
| Rendement | Il est équivalent à l’assurance-vie, mais l’économie d’impôt permet de réduire l’effort d’épargne | Il varie selon l’allocation de l’épargne choisie |
| Fiscalité à l’entrée | Déduction fiscale des versements dans la limite des plafonds | Aucune fiscalité appliquée |
| Fiscalité à la sortie | Capital imposé au taux marginal d’imposition + plus-values taxées au PFU | Capital exonéré d’impôt + Abattement fiscal sur les plus-values après 8 ans de détention |
PER vs. PERP
Descendant du PERP, le PER reprend le meilleur du plan épargne retraite populaire et fait encore mieux en permettant la transférabilité et la sortie à 100 % en capital.
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depuis la loi Pacte, en 2019, le PERP et le contrat Madelin ne sont plus commercialisés. Toutefois, il est possible de conserver ces anciens contrats, mais il est souvent plus intéressant de transférer votre épargne vers un PER individuel.
| PER | PERP | |
| Sortie anticipée | Pour l’achat de la résidence principale ou aléas de la vie | Pour les aléas de la vie |
| Mode de sortie | En rentes viagères ou en capital au choix | En rentes viagères. Possibilité de sortie en capital pour 20 % de l’épargne |
| Transférabilité | Vers un autre PER ou option de réversion au profit d’un bénéficiaire avec abattement si décès du souscripteur avant 70 ans | Vers un PER ou possibilité de réversion au profit d’un autre bénéficiaire sans abattement |
PER vs. Madelin
Le contrat Madelin est un plan épargne retraite, conçu en 1994, pour les indépendants (artisans, commerçants, chefs d’entreprise, conjoints collaborateurs, professionnels libéraux…).
Aujourd’hui, ce type de contrat n’est plus commercialisé. Les indépendants peuvent opter pour le PER individuel, plus adapté aux évolutions professionnelles qui peuvent survenir au cours de la vie active.
Le Madelin et le PER, bien que similaires, ne présentent pas les mêmes avantages pour le souscripteur.
Par exemple, les conditions de versement sont moins souples pour le contrat Madelin (un versement obligatoire par an minimum).
L’arrêt des cotisations entraîne automatiquement la clôture du contrat Madelin, ce qui n’est pas le cas du PER.
| PER | Contrat Madelin | |
| Conditions de versement | Versements libres sans minimum | Un versement obligatoire par an minimum. Possibilité de rachat des années antérieures |
| Sortie anticipée | Pour l’achat de la résidence principale ou aléas de la vie | Pour les aléas de la vie |
| Mode de sortie | En rentes viagères ou en capital au choix | En rentes viagères uniquement |
| Transférabilité | Vers un autre PER ou option de réversion au profit d’un bénéficiaire avec abattement si décès du souscripteur avant 70 ans | Vers un PER. |
Comment choisir son PER ?
- Profil & horizon : Prudent / Équilibré / Dynamique : validez que la gestion par horizon correspond à votre tolérance au risque et à votre échéance.
- Frais : Comparez frais de gestion du contrat, frais des unités de compte et frais d’options ; préférez des frais « tout compris » lisibles.
- Supports & thématiques : Fonds euros, ETF à faibles frais, fonds ISR, immobilier papier : vérifiez la profondeur de l’offre et le reporting. (Synthèse de place.)
- Sortie & fiscalité : Capital, rente ou mixte ? Simulez les deux scénarios avec versements déduits / non déduits : les écarts d’impôt peuvent être très significatifs.
Exemples concrets
- Versements déduits : économies d’impôt immédiates (selon TMI). À la retraite, imposition du capital (part épargne) + PFU/PS sur les gains, ou rente imposée comme pension (après abattement).
- Versements non déduits : aucun avantage à l’entrée ; à la sortie, traitement plus favorable du capital (seuls les gains supportent l’impôt/prélèvements, selon les cas).
FAQ
Le PER est-il toujours intéressant en 2025 ?
Oui, surtout pour les contribuables imposés (TMI ≥ 30 %) qui capitalisent longtemps et optimisent la sortie (capital fractionné, mixte, etc.).
Puis-je récupérer mon épargne avant la retraite ?
Uniquement dans 7 cas (dont achat de la résidence principale). Hors exceptions, le PER reste bloqué.
Capital ou rente : que choisir ?
Le capital donne de la souplesse (et peut être fractionné), la rente sécurise un revenu à vie ; la fiscalité et votre situation personnelle tranchent.
J’ai déjà une assurance-vie : est-ce redondant ?
Non. L’assurance-vie apporte flexibilité et cadre fiscal propre ; le PER est un outil retraite avec déduction à l’entrée et blocage. Les deux se complètent.
Check-list avant de souscrire / arbitrer
- Suis-je imposé aujourd’hui (TMI) plus qu’à la retraite ? (déduction pertinente)
- Ai-je besoin de liquidité avant la retraite ? (blocage hors 7 cas)
- Quels sont les frais totaux (contrat + UC + options) ?
- Mon profil de risque correspond-il à la gestion par horizon proposée ?
- Ai-je simulé capital vs rente, déduit vs non déduit ?
Conclusion : un outil puissant… si vous le réglez finement
Le PER reste un formidable levier d’optimisation fiscale et patrimoniale pour préparer la retraite en 2025. Sa valeur dépend surtout de votre fiscalité (aujourd’hui et demain), de votre horizon et de la discipline de frais.
Bien paramétré, il fait mieux que « tenir la route » : il accélère votre effort d’épargne. Mal calibré, il peut vous coûter plus que prévu. La différence se joue avant de signer… puis au moment de choisir la sortie.
Un produit flexible et adaptable à vos besoins
L’assurance-vie est souvent mise en avant pour sa flexibilité, mais le PER n’est pas en reste sur ce point. Dès la souscription, vous pouvez opter pour des versements libres ou programmés. Ainsi, vous pouvez adapter la fréquence et les montants épargnés en fonction de votre budget.
En ouvrant un PER plusieurs dizaines d’années avant votre retraite, vous pouvez vous constituer un complément de revenus non-négligeable en versant de petites sommes mensuellement. Le PER permet d’épargner à son rythme sans obligation de régularité ou de montant minimum.
Plus la date de votre départ à la retraite est loin, plus votre capital sera investi sur des placements qui rapportent.
Progressivement, l’allocation d’actifs dans votre porte-feuille évoluera vers des supports moins risqués afin qu’au dénouement du contrat, vous perceviez votre capital.
La possibilité de choisir le mode de sortie est aussi un des avantages du PER : rentes viagères ou capital.
Contrairement au PERP et au contrat Madelin, vous pouvez opter pour une sortie en 100 % capital. Ce mode de sortie offre une plus grande liberté pour vos projets à la retraite (achat immobilier, voyage, etc.).

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