La retraite des artisans est un sujet crucial pour assurer un avenir serein après une vie de travail indépendant. Cet article vous guide à travers les principaux aspects de la retraite des artisans, les cotisations obligatoires, les méthodes de calcul de la pension, et les stratégies pour compléter vos revenus de retraite. Que vous soyez en début de carrière ou proche de la retraite, il est essentiel de bien comprendre ces mécanismes pour préparer au mieux votre avenir.
Comprendre le régime de retraite des artisans
Depuis la suppression du Régime Social des Indépendants (RSI) en 2018, les artisans sont rattachés au régime général de la sécurité sociale. Cependant, le fonctionnement spécifique de la retraite des indépendants, y compris celle des artisans, reste inchangé.
Le régime de retraite des artisans est celui des TNS (Travailleurs Non Salariés) dès lors qu’ils exercent leurs activités notamment en tant que personnes physiques. Il fonctionne sur une logique de validation de trimestres.
Chaque mois, l’artisan cotise obligatoirement à une retraite de base et à une retraite complémentaire. Pour valider un trimestre, un montant minimum de cotisation est nécessaire. Le nombre de trimestres validés a un impact direct sur le taux de remplacement de vos revenus à la retraite.
Le taux de remplacement est le pourcentage de vos revenus professionnels que vous percevrez sous forme de pension une fois à la retraite. Pour bénéficier d’une retraite à taux plein, il faut valider entre 166 et 172 trimestres selon l’année de naissance.
Outre la validation des trimestres, les artisans sont soumis à un âge légal de départ à la retraite, situé entre 62 et 64 ans selon leur génération. Même si tous les trimestres nécessaires sont validés, il est impossible de prendre sa retraite avant d’avoir atteint cet âge légal.
Quelles sont les cotisations obligatoires des artisans ?
Les artisans doivent obligatoirement cotiser à deux régimes de retraite distincts : la retraite de base et la retraite complémentaire. Les méthodes de calcul de ces cotisations diffèrent.
Remarque : Le mode de calcul des cotisations est différent si l’artisan exerce sous le régime de la micro entreprise.
Les cotisations de la retraite de base des artisans
Les cotisations pour la retraite de base des artisans se basent sur leurs revenus après déduction des charges d’activités :
- 17,75 % des revenus inférieurs au Plafond Annuel de la Sécurité Sociale (PASS)
- 0,60 % des revenus supérieurs à 1 PASS
Plus le revenu déclaré de l’artisan est élevé, plus ses droits à la retraite seront importants. Par ailleurs, les artisans exerçant en tant que Travailleurs Non Salariés (TNS) au régime réel doivent s’acquitter de cotisations obligatoires minimales, même en l’absence de revenu d’activité. En 2024, le montant minimal des cotisations pour la retraite de base est fixé à 946,48 euros.
Les cotisations à la retraite complémentaire des artisans
Les cotisations pour la retraite complémentaire des artisans sont également basées sur leurs revenus, mais avec des seuils différents :
- 7 % de la part du revenu située entre 42 946 euros et 175 968 euros
- 8 % de la part du revenu en dessous de 42 946 euros
Contrairement à la retraite de base, il n’y a pas de cotisation minimale obligatoire pour la retraite complémentaire. Par conséquent, en l’absence de revenu, l’artisan n’aura pas à payer de cotisations pour la retraite complémentaire.
Comment calculer sa retraite d’artisan ?
Les différents types de pensions perçues par l’artisan à sa retraite
Les cotisations retraite obligatoires des artisans ouvrent droit à deux types de pensions :
- La pension retraite de base : Cette pension est calculée sur la base des cotisations versées tout au long de la carrière de l’artisan.
- La pension retraite complémentaire : Cette pension est basée sur les cotisations versées pour le régime complémentaire, visant à compléter la pension de base pour assurer un revenu de retraite plus confortable.
Calcul de la retraite de base de l’artisan
Pour les artisans inscrits au régime de retraite après 1973, la pension de retraite de base des artisans se calcule de la même manière que celle du régime général. Le processus de calcul est le suivant :
- Calcul du revenu annuel moyen : On prend la moyenne des 25 meilleures années de revenus de l’artisan.
- Application du taux de 50 % : La pension de retraite de base est équivalente à 50 % de ce revenu annuel moyen.
Cependant, des ajustements peuvent réduire cette pension de base en fonction du nombre de trimestres validés lors du départ en retraite :
- Prorata des trimestres validés : Si l’artisan n’a pas validé tous les trimestres requis, la pension est réduite proportionnellement. Par exemple, si 160 trimestres sont validés sur les 172 requis, la pension est réduite au prorata du nombre de trimestres validés par rapport aux trimestres requis.
- Décote : Si l’artisan a validé moins de trimestres que requis, une décote de 1,25 % par trimestre manquant s’applique (dans la limite de 20). Cette décote ne s’applique pas si l’artisan a cotisé tous les trimestres requis à d’autres régimes de retraite (Par exemple : 20 trimestres en tant que salarié et 152 trimestres en tant qu’artisan) ou part en retraite après 67 ans (la pension est néanmoins proratisée en fonction du nombre de trimestres manquants).
- Surcote : Si l’artisan travaille au-delà de l’âge légal et des trimestres requis, une surcote de 1,25 % par trimestre supplémentaire s’applique.
Conseil de Nalo : Pour améliorer son taux de remplacement, l’artisan peut aussi racheter des trimestres manquants. Nous aborderons cette mécanique dans la section suivante.
Exemple de calcul de la retraite de base :
Supposons qu’un artisan ait un revenu annuel moyen de 30 000 € sur ses 25 meilleures années de carrière. Sa pension de retraite de base serait donc calculée comme suit :
- Pension brute de base : 30 000 € x 0,50 = 15 000 € par an.
- Ajustement prorata des trimestres validés : L’artisan a validé 160 trimestres sur les 172 requis : 15 000 € x (160 / 172) = 13 953 € par an.
- Application de la décote : Si l’artisan a 4 trimestres manquants : 13 953 € x (1 − (4 x 0,0125)) = 13 404 € par an.
- Application de la surcote : Si l’artisan a travaillé 2 trimestres supplémentaires : 15 000 € x (1 + (2 x 0,0125)) = 15 375 € par an.
Ainsi, en fonction des trimestres validés, des trimestres manquants ou supplémentaires, la pension de retraite de base peut beaucoup varier. Partir à la retraite sans avoir validé ses trimestres peut donc se traduire par une perte de revenu substantielle !
Calcul de la retraite complémentaire de l’artisan
La retraite complémentaire des artisans se calcule également sur la base des cotisations versées. Voici les principales caractéristiques :
- Points de retraite complémentaire : Chaque cotisation versée convertit les revenus en points de retraite. Le nombre de points acquis dépend du montant des cotisations et de la valeur d’achat du point.
- Conversion des points en pension : Au moment de la retraite, les points accumulés sont convertis en pension. La valeur de service du point, déterminée chaque année, est multipliée par le nombre total de points acquis pour obtenir le montant de la pension complémentaire.
Par exemple, si un artisan a accumulé 5000 points et que la valeur de service du point est de 1,25 €, sa pension annuelle complémentaire sera de 6 250 € (5 000 points x 1,25 €).
Comment compléter sa retraite quand on est artisan ?
Les artisans peuvent rencontrer des défis particuliers lorsqu’ils planifient leur retraite, tels que l’irrégularité des revenus et un montant de cotisation souvent inférieur à celui des salariés. Pour garantir une retraite confortable, il est essentiel de compléter les revenus de retraite de base et complémentaire. Plusieurs solutions s’offrent aux artisans :
- Plan d’Épargne Retraite (PER) : Pour ceux qui souhaitent défiscaliser leurs versements.
- Assurance-vie : Pour ceux qui préfèrent une épargne accessible.
- Rachat de trimestres : Particulièrement utile si l’artisan est proche de la retraite et souhaite augmenter le montant de sa pension.
Le choix entre le PER et l’assurance-vie dépendra de la situation et des objectifs de l’artisan. Si l’artisan souhaite pouvoir disposer de son épargne facilement, il est préférable de choisir l’assurance-vie.
À l’inverse, si l’artisan veut pouvoir défiscaliser ses versements de son bénéfice imposable ou de son revenu global, il est préférable de s’orienter vers un PER. Mais comme nous le verrons, l’un n’exclut pas nécessairement l’autre !
Préparer sa retraite avec le PER tout en défiscalisant ses versements
Le Plan d’Épargne Retraite (PER) est une solution attractive pour les artisans souhaitant optimiser leur épargne retraite tout en bénéficiant d’une déduction fiscale des versements. Voici comment fonctionne le PER pour les artisans :
- Versements déductibles : Les versements effectués sur un PER sont déductibles du revenu imposable, permettant ainsi une réduction d’impôt immédiate. Toutefois le fait de déduire les versements entraîne une fiscalité plus importante à la sortie tant pour une sortie en rente, que pour une sortie en capital.
- Blocage de l’épargne : L’épargne est bloquée jusqu’à la retraite, sauf cas de déblocage anticipé prévu par la loi (achat de la résidence principale, invalidité, décès…).
- Placement de l’épargne : Les fonds sont placés pour générer de la performance et valoriser l’épargne retraite sur des supports variés, allant des actions aux obligations (principalement via des fonds et des ETF), en fonction du profil de risque et de l’horizon de placement de l’artisan.
- Modalité de sortie : À la retraite, l’artisan peut choisir de sortir en capital pour réaliser un projet de vie à la retraite ou en rente viagère pour bénéficier d’un revenu supplémentaire à vie complétant ses pensions retraite.
Lire aussi : Les meilleurs produits financiers pour investir en 2024
Concernant le plafond de déduction, en tant que TNS (Travailleur Non Salarié), l’artisan dispose de deux options :
- Déduction sur le revenu catégoriel : Ancien dispositif Madelin, permettant de déduire les versements de son revenu professionnel imposable.
- Déduction sur le revenu global : Ancien dispositif PERP, permettant de déduire les versements de son revenu global imposable.
Ainsi, selon notamment sa situation matrimoniale et l’état du cumul de ses plafonds de déduction, l’artisan dispose d’un choix supplémentaire permettant de mieux optimiser sa fiscalité grâce aux versements sur son PER.
Conseil de Nalo : Si l’artisan dispose d’un salarié, il peut aussi envisager l’ouverture d’un PER collectif pour optimiser la fiscalité de son entreprise et de sa rémunération.
Préparer sa retraite avec flexibilité grâce à l’assurance vie
L’assurance-vie est un contrat d’épargne multi-objectifs qui convient parfaitement pour préparer sa retraite. Elle offre une grande flexibilité et divers avantages :
- Accessibilité : Contrairement au PER, les fonds investis dans une assurance-vie restent disponibles et peuvent être retirés à tout moment.
- Gestion pilotée : Par exemple, avec l’assurance-vie en gestion pilotée de Nalo, il est possible de choisir la retraite comme objectif. Cela permet une allocation optimale de l’épargne sur des supports adaptés à l’horizon d’investissement et au profil de risque de l’artisan.
- Avantages fiscaux : Après huit ans, les retraits bénéficient d’un abattement fiscal annuel de 4 600 euros (9 600 euros pour un couple), rendant cette solution très attractive sur le long terme.
- Mode de sortie : Comme pour le PER, l’artisan peut décider à tout moment de retirer l’argent de son assurance vie sous la forme d’un capital ou d’une rente viagère (sous réserve de l’acceptation de l’assureur).
L’avantage de l’assurance-vie pour la retraite tient notamment à l’abattement des 4 600 euros. Si l’encours est suffisant, il devient alors possible de vivre des gains de son assurance vie avec un mécanisme de sécurisation progressive en effectuant un rachat annuel jusqu’à 9 200 euros pour un couple sans payer le moindre impôt tout en préservant la valeur du capital.
Cette stratégie permet alors de réaliser un double objectif :
- Générer un complément de revenu non négligeable chaque année totalement défiscalisé.
- Préparer la transmission du capital de l’assurance à des bénéficiaires désignés qui profiteront, à votre décès, de la fiscalité très avantageuse de l’assurance-vie en cas de décès.
Lire aussi : Comment et où placer son argent en 2024 ?
Conseil de Nalo : Le cumul du PER pour la défiscalisation en vue d’une sortie en rente avec l’assurance-vie aux fins d’un revenu défiscalisé en vue d’une transmission, est une excellente stratégie pour optimiser ses revenus à la retraite et transmettre son patrimoine dans les meilleures conditions !
Racheter des trimestres
Le rachat de trimestres est une option pour les artisans souhaitant augmenter leur nombre de trimestres validés, particulièrement utile à l’approche de la retraite. Voici comment cela fonctionne :
- Principe : Il est possible de racheter des trimestres pour des années d’études supérieures ou des années incomplètes (où moins de quatre trimestres ont été validés).
- Utilisation du capital : Les artisans peuvent utiliser une partie du capital accumulé via un rachat partiel en assurance-vie ou dans le PER pour financer le rachat de trimestres.
- Calcul de l’intérêt : En cas d’utilisation du capital d’un PER ou d’une assurance-vie, il est important de calculer le manque à gagner potentiel par rapport à la rente viagère obtenue sans le rachat de trimestres. Cela permet d’évaluer si le rachat est financièrement avantageux. Mais en tenant compte du prorata des trimestres manquants et de la décote, ce choix est le plus souvent judicieux !
Conseil de Nalo : Bonne nouvelle ! Le nouveau PER permet de faire une sortie mixte rente/capital. Il est donc tout à fait possible de ponctionner une partie de votre capital pour racheter des trimestres, et si l’encours reste suffisant, de transformer le reliquat en rente viagère.
Préparer sa retraite en tant qu’artisan : étapes et stratégies
Outre les conseils déjà donnés, voici quelques conseils pour mieux optimiser votre retraite en tant qu’artisan.
Évaluation de sa situation actuelle
Pour bien préparer sa retraite, il est crucial de commencer par une évaluation précise de sa situation actuelle. Cette étape consiste à :
- Faire le point sur ses droits acquis : Consultez votre relevé de carrière pour vérifier le nombre de trimestres validés et estimer le montant des pensions de base et complémentaires.
- Estimer les besoins futurs : Déterminez le niveau de vie souhaité à la retraite et comparez-le aux revenus de retraite prévus. Identifiez l’écart à combler pour atteindre vos objectifs.
- Analyser ses finances actuelles : Évaluez vos revenus, vos dépenses et votre capacité d’épargne actuelle. Cela vous aidera à définir combien vous pouvez mettre de côté pour la retraite chaque mois.
Stratégies pour augmenter ses revenus de retraite
Il existe plusieurs stratégies pour augmenter vos revenus de retraite en tant qu’artisan :
- Augmenter les cotisations : Si possible, augmentez vos cotisations à la retraite de base et complémentaire. Plus vous cotisez, plus vos droits à la retraite seront importants. Toutefois, gardez en tête que la retraite de base est plafonnée à 1 932 euros brut par mois (soit 50 % du PASS). Même si le plafond de retraite complémentaire est bien plus haut, il est théoriquement impossible pour le moment de dépasser 7 000 euros de pension retraite par an avec le système obligatoire.
- Investir dans des solutions d’épargne retraite : Utilisez des produits comme le Plan d’Épargne Retraite (PER) ou l’assurance-vie pour capitaliser votre épargne. Ces solutions offrent des avantages fiscaux et permettent de diversifier vos sources de revenus à la retraite.
- Racheter des trimestres : Si vous êtes proche de l’âge de la retraite, envisagez de racheter des trimestres pour atteindre le nombre requis et bénéficier d’une retraite à taux plein. Servez-vous de vos solutions d’épargne retraite pour ce faire si cela est intéressant financièrement.
Lire aussi : Quel est le meilleur placement en 2024 ?
Importance de commencer tôt et de diversifier ses investissements
Il est essentiel de commencer à préparer sa retraite le plus tôt possible pour bénéficier de l’effet de capitalisation des intérêts. Plus vous commencez tôt, plus votre épargne a de temps pour croître. Voici quelques conseils pour optimiser votre préparation à la retraite :
- Diversifier ses investissements : Ne mettez pas tous vos œufs dans le même panier. Diversifiez vos placements entre les différentes classes d’actifs (actions, obligations, immobilier, etc.) et différents contrats (assurances-vie, PER…) pour répartir les risques.
- Revoir régulièrement sa stratégie : Adaptez votre stratégie d’épargne et d’investissement en fonction de l’évolution de vos revenus, de vos besoins et des conditions du marché.
En suivant ces étapes et en mettant en place ces stratégies, vous serez mieux préparé pour garantir une retraite confortable et sécurisée. Pour vous aider à y voir plus clair, Nalo peut vous accompagner dans la mise en place de votre stratégie retraite grâce à ses deux contrats nouvelle génération en gestion pilotée : l’assurance vie et le PER !
Vous souhaitez investir ?
0 commentaires