Ouvrir un PER ou investir par le biais d’un compte-titres ordinaire n’implique pas les mêmes objectifs ni les mêmes contraintes. Le premier est pensé pour préparer sa retraite tout en bénéficiant d’un cadre fiscal avantageux. En revanche, il impose un blocage des fonds jusqu’à cette échéance (hors cas spécifiques). Le second offre une liberté totale d’investissement et de retrait, mais au prix d’une fiscalité plus lourde. Dans ce cas, comment choisir entre PER et compte-titres, concrètement ? Voici quelques pistes à explorer.
Comprendre le fonctionnement du PER
PER : définition
Le PER individuel est un placement à long terme destiné à préparer la retraite.
Il vous permet d’épargner durant votre vie active, puis de récupérer votre argent (sous forme de rentes viagères, d’un capital ou d’un mélange des deux options) au moment de votre retraite.
- Le contrat est accessible à toute personne de plus de 18 ans, quelle que soit sa catégorie professionnelle.
- Les sommes versées sont, en principe, bloquées jusqu’à votre départ effectif à la retraite.
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A noter
Il existe, cependant, des cas de déblocage anticipé, validés par la loi, liés notamment aux accidents de la vie (invalidité, décès du conjoint, surendettement…) ou l’achat de la résidence principale.
Le PER est aussi apprécié pour les avantages fiscaux qu’il offre. En effet, vous pouvez décider de déduire les versements réalisés sur votre contrat de vos revenus imposables.
Si vous choisissez l’option de déduction, alors vous profitez d’une réduction immédiate de votre impôt sur le revenu. En cas de non-déduction, le capital récupéré est exonéré, mais les plus-values restent soumis aux prélèvements sociaux
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Bon à savoir
Avec un PER, vous pouvez soit investir votre argent dans un fonds euros (avec le PER assurance uniquement), un support sécurisé et garanti en capital par l’assureur. Vous pouvez investir sur différents supports financiers (actions, obligations, ETF, fonds diversifiés…) via un PER bancaire.
Le PER à travers un exemple concret
Imaginons que vous ouvrez un PER à 30 ans. Vous décidez d’y verser 3 000 € par an. Vous êtes dans une tranche d’imposition à 30 %.
Chaque année, vos versements viennent réduire votre revenu imposable. Au lieu d’être imposé sur 40 000 €, vous l’êtes sur 37 000 € et payez environ 900 € d’impôts en moins chaque année.
Les années passent, vous continuez à verser de l’argent sur votre contrat. Grâce aux placements financiers dans lesquels votre PER est investi (actions, obligations, fonds diversifiés), le capital croît.
Arrivé à 64 ans, après plus de trente ans d’épargne, vous disposez d’une somme significative pour compléter votre retraite.
À ce moment-là, deux options s’offrent à vous :
- Sortir en capital et récupérer tout ou partie de l’épargne d’un coup.
- Sortir en rente viagère et transformer le capital en revenus réguliers jusqu’à la fin de votre vie, comme une « mini-pension » en plus de votre retraite.
Bien sûr, la fiscalité dépendra de votre choix. Si vous avez bénéficié de la déduction fiscale pendant votre vie active, alors les sommes retirées seront en partie imposées comme des revenus. C’est la contrepartie.
L’avantage fiscal à l’entrée se « compense » par une imposition à la sortie. En revanche, si vous aviez choisi de ne pas déduire vos versements, vous n’auriez pas eu de réduction d’impôt immédiate, mais votre capital serait beaucoup moins taxé au moment de la retraite.
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A noter
Chez Nalo, nous vous offrons la possibilité d’ouvrir un PER sur mesure. Bénéficiez d’un accompagnement personnalisé de nos conseillers privés et de frais parmi les plus bas du marché.
Comprendre le fonctionnement du compte-titres ordinaire (CTO)
Le compte-titres ordinaire (CTO) est un outil qui permet d’investir en Bourse.
Il est toujours accompagné d’un compte espèces qui sert à payer vos achats de titres (actions, obligations, fonds, ETF…) et qui permet de recevoir vos revenus (dividendes, intérêts, plus-values de revente).
En France, tout le monde peut ouvrir un CTO. Le contrat ne présente aucun plafond de versement. Il est assez flexible et permet de loger :
- des actions (entreprises françaises ou étrangères) ;
- des obligations (prêts aux États ou aux entreprises) ;
- des fonds d’investissement (Sicav, FCP) ;
- des ETF ou « trackers » (fonds qui suivent un indice boursier comme le CAC 40 ou le S&P 500),
- et même des produits plus spécialisés (bons de souscription, warrants…).
En bref, presque tout l’univers de la bourse est accessible par le biais d’un CTO.
Contrairement au PER, l’argent investi sur un CTO reste disponible à tout moment :
- vous pouvez acheter et vendre vos titres librement ;
- vous pouvez fermer le compte quand vous voulez ;
- il est même possible de le transmettre en donation.
D’un point de vue fiscal, tous les revenus (dividendes, intérêts) et toutes les plus-values (quand vous vendez avec un gain) issus d’un CTO sont soumis à l’impôt.
C’est très souvent le PFU (prélèvement forfaitaire unique) qui s’applique à hauteur de 30 % (12,8 % d’impôt et 17,2 % de prélèvements sociaux).
Cela étant, il est aussi possible d’opter pour la taxation au barème de l’impôt sur le revenu (en revanche, elle n’est avantageuse que dans certains cas particuliers).
Par ailleurs, avoir un CTO engendre des frais variables selon l’établissement :
- frais de tenue de compte ;
- frais de courtage (à chaque ordre d’achat ou de vente) ;
- droits d’entrée et frais annuels pour les fonds ;
- parfois des droits de garde.
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Bon à savoir
Certaines banques en ligne ou courtiers spécialisés proposent des frais très bas, d’autres sont plus chers. C’est pourquoi il est recommandé de bien comparer les contrats.
PER vs compte-titres ordinaire : le match
La fiscalité des contrats
Voici un tableau comparatif de la fiscalité applicable pour le PER et pour le CTO.
| PER individuel | CTO (compte-titres ordinaire) | |
| À l’entrée | Versements déductibles du revenu imposable (dans la limite des plafonds). Si vous choisissez de ne pas déduire : pas d’avantage fiscal immédiat. | Aucun avantage fiscal à l’entrée. |
| Pendant la vie du contrat | Les gains (intérêts, plus-values) sont capitalisés sans imposition tant que vous ne retirez pas. | Les dividendes et intérêts sont imposés chaque année au PFU 30 % (ou barème de l’IR + prélèvements sociaux). Les plus-values ne sont taxées qu’au moment de la vente. |
| À la sortie (retraite ou cas exceptionnel) | – Pour un PER assurance :En sortie en capital, les versements déduits sont soumis à l’IR, et les plus-values aux prélèvements sociaux (17,2 %), pas au PFU. – Pour un PER compte-titres : les modalités diffèrent mais aucune part n’est soumise au PFU.Le PFU ne s’applique pas aux retraits du PER. | Les plus-values et dividendes sont taxés au PFU 30 % (ou barème IR). |
| En cas de décès (transmission) | PER assurance : fiscalité proche de l’assurance-vie (abattement 152 500 € par bénéficiaire avant 70 ans). PER compte-titres : intégration à la succession classique. | Les titres entrent dans la succession classique (pas d’abattement spécifique comme en assurance-vie). |
Liquidité et horizon de placement
La liquidité des deux placements n’est pas non plus la même, comme vous pouvez le voir à travers le tableau ci-dessous.
| PER (Plan d’épargne retraite) | CTO (compte-titres ordinaire) | |
| Liquidité | Argent bloqué jusqu’à la retraite (sauf cas de déblocage anticipé : invalidité, décès du conjoint, surendettement, fin des droits au chômage, achat d’une résidence principale, etc.). | Argent disponible à tout moment. Vous pouvez vendre vos titres et retirer vos fonds sans restriction. |
| Horizon de placement | Très long terme : conçu pour la préparation de la retraite. | Flexible : vous pouvez investir à court, moyen ou long terme selon vos objectifs. |
Quels profils pour le PER et pour le compte-titres ?
Finalement, le PER peut être adapté aux personnes fortement fiscalisées. Le contrat pourra également convenir aux épargnants qui sont prêts à bloquer une partie de leur épargne sans craindre d’avoir besoin de la récupérer avant la retraite.
Finalement, il est idéal pour les investisseurs dont l’objectif premier est de préparer leur retraite sur le long terme.
Le CTO, de son côté, conviendra davantage aux épargnants qui souhaitent une liberté totale, soit investir et retirer leur argent à tout moment. Le contrat est plus adapté aux personnes avec un horizon court, moyen ou long terme (vous pouvez investir pour quelques mois comme pour 20 ans).
PER ou compte-titres : comment faire le bon choix ?
Pour choisir entre PER et compte-titres, vous pouvez vous poser quelques questions.
- D’abord la question de la fiscalité : suis-je peu ou fortement imposée ? Si vous êtes fortement imposés aujourd’hui (TMI à 30 % ou plus), le PER est très intéressant, car chaque versement réduit votre impôt immédiatement.
- Si vous êtes faiblement imposés (TMI 0 % ou 11 %), le PER perd beaucoup de son intérêt fiscal (mais il pourra tout de même vous servir si vous voulez préparer votre retraite et profiter d’une fiscalité allégée à la sortie).
- Pensez aussi à votre horizon de placement. Quel est votre projet, concrètement ? Si vous préparez spécifiquement votre retraite, le PER est logique, même si l’argent est bloqué.
Si vous voulez garder une épargne disponible pour d’autres projets (voyages, achat immobilier, aider vos enfants, etc.), privilégiez le CTO.
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Bon à savoir
Avant de penser PER ou CTO, assurez-vous d’avoir une épargne de précaution (Livret A, LDDS, compte sur livret…) pour couvrir 3 à 6 mois de dépenses courantes, et éventuellement une assurance-vie pour l’épargne disponible moyen/long terme (plus souple que le PER).
Peut-on combiner PER et CTO ?
Il n’y a pas forcément à choisir entre PER et CTO, les deux peuvent parfaitement être complémentaires.
Le PER peut être le contrat qui vous permet de placer l’argent que vous acceptez de bloquer jusqu’à la retraite en échange d’un avantage fiscal.
Le CTO, de son côté, peut vous permettre d’investir pour profiter des marchés financiers avec une totale liberté, quitte à payer plus d’impôts.
L’un sécurise votre avenir en réduisant votre charge fiscale, l’autre garde votre argent flexible et disponible pour vos projets de vie. En combinant les deux placements, vous diversifiez vos supports et pouvez adapter votre stratégie.
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