Gérer un patrimoine important (supérieur à 500 000 €, et plus encore au-delà du million) nécessite plus que simplement empiler des produits financiers. En effet, à partir d’un certain seuil, la question pour les foyers à hauts revenus n’est plus de trouver le bon placement, mais de définir une véritable stratégie patrimoniale. Chaque décision doit s’intégrer dans une logique d’optimisation avancée et prendre en compte, certes l’allocation d’actifs, mais aussi la fiscalité et la transmission. Où investir un patrimoine important en 2025 ? Avec quelle répartition ? Quelles sont les meilleures solutions ? Réponses.
25 % d’actions pour profiter des marchés dans un cadre fiscal sécurisé
Même avec un patrimoine élevé, conserver une poche actions, qui représente environ 25 % de votre portefeuille, reste stratégique. Sur un patrimoine de 2 millions d’euros, cela revient à allouer 500 000 € aux marchés actions.
Ces derniers offrent, à long terme, des perspectives de rendement supérieures à la plupart des autres classes d’actifs, même si cela comporte des risques de perte en capital.
40 ans de performances comparées montre que les actions figurent parmi les actifs les plus performants à long terme, avec des rendements annualisés autour de 8 à 9 % sur plusieurs décennies.
Les conseillers privés Nalo peuvent vous accompagner dans cette réflexion et la mise en œuvre des solutions adaptées.
Les actions dans un CTO ou PEA : les points forts
Attention, toutefois, si vous disposez d’un patrimoine élevé, l’important n’est pas seulement d’acheter des actions, mais de les placer dans les bonnes enveloppes fiscales pour optimiser votre fiscalité.
À titre d’exemple, sur un compte-titres classique, chaque plus-value est taxée à 30 % (flat tax).
À l’inverse, un PEA (Plan d’Épargne en Actions) permet, au-delà de 5 ans, de retirer des dividendes ou plus-values totalement exonérés d’impôt sur le revenu. Seuls les prélèvements sociaux (17,2 %) restent dus.
Concrètement, si vous réalisez 100 000 € de gains, vous laissez 30 000 € à l’administration fiscale sur un compte-titres, contre seulement 17 200 € dans un PEA. La différence est considérable à l’échelle d’un patrimoine important.
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Bon à savoir
Attention, le PEA est plafonné à 150 000 € de versements (hors PEA-PME qui dispose de règles spécifiques). Il ne peut donc pas absorber toute la poche actions d’un gros patrimoine. Le surplus pourra être investi via un compte-titres ordinaire ou une assurance-vie.
Les actions dans une assurance-vie : quels avantages ?
Il est possible de combiner PEA et assurance-vie pour maximiser encore les avantages.
Comme expliqué précédemment, le PEA permet de loger directement des actions de sociétés ayant leur siège dans l’UE ou l’EEE (ainsi que certains ETF éligibles), et de profiter, après 5 ans, d’une fiscalité allégée sur les gains.
L’assurance-vie, certes, ne donne pas accès aux actions en direct (mais via des unités de compte avec des fonds actions, ETF, OPCVM). En revanche, elle présente certains avantages :
- Les gains (intérêts, dividendes, plus-values) ne sont pas soumis à l’impôt tant que l’argent reste investi. Attention toutefois, les prélèvements sociaux sont prélevés chaque année sur les intérêts du fonds en euros, alors qu’ils ne le sont qu’au moment du rachat pour les unités de compte.
- L’imposition n’intervient qu’en cas de retrait (rachat partiel ou total). Selon l’ancienneté du contrat (> 8 ans), l’investisseur bénéficie d’un abattement annuel sur les gains rachetés (4 600 € pour une personne seule, 9 200 € pour un couple). Au-delà de cet abattement, les gains sont taxés à 7,5 % + 17,2 % de prélèvements sociaux dans la limite de 150 000 € de primes versées après 2017, puis à 12,8 % + 17,2 % au-delà, si l’on opte pour le prélèvement forfaitaire unique.
- La possibilité d’intégrer une clause bénéficiaire permet de simplifier la transmission.
- La fiscalité est très avantageuse en cas de décès, avec un abattement de 152 500 € par bénéficiaire pour les versements avant 70 ans. Après 70 ans, seuls les versements au-delà de 30 500 € sont taxés (les gains restent exonérés).
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Les patrimoines élevés utilisent parfois la clause bénéficiaire démembrée (usufruit/nue-propriété) pour transmettre efficacement tout en gardant une certaine maîtrise du capital.
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Je découvre l’assurance-vie Nalo20 % d’immobilier pour diversifier et organiser la transmission
Allouer environ 20 % de votre patrimoine à l’immobilier reste une façon efficace de sécuriser une partie du capital tout en générant des revenus réguliers.
En effet, plusieurs études suggèrent que l’immobilier (notamment via les SCPI ou les biens résidentiels bien situés) peut offrir une volatilité relativement modérée comparée aux marchés actions sur longue durée.
Attention, toutefois, cette stabilité n’est pas synonyme d’absence de risque (liquidité réduite, variation locale, frais de gestion ou vacances sont autant de facteurs à prendre en compte, sans oublier l’éventuelle imposition à l’IFI selon la composition de votre patrimoine.).
Cela étant, avec un patrimoine important, l’idée n’est pas seulement d’acheter un bien supplémentaire, mais plutôt de réfléchir à la manière de le détenir et de le transmettre.
Voici quelques outils qui peuvent vous permettre d’optimiser votre investissement immobilier si vous avez déjà un patrimoine important :
La SCI familiale
La SCI familiale est particulièrement adaptée aux patrimoines élevés. Elle permet de détenir un bien collectivement. Elle facilite également la transmission du patrimoine.
En pratique, vous pouvez donner progressivement des parts sociales de la SCI à vos enfants, plutôt que de transmettre tout le bien d’un bloc.
Chaque donation bénéficie alors des abattements fiscaux en vigueur (100 000 € par parent et par enfant tous les 15 ans). Ce mécanisme permet donc de réduire fortement la fiscalité successorale en organisant la transmission sur plusieurs étapes.
Ainsi, une SCI familiale détenant un immeuble de 3 millions d’euros permet de transmettre progressivement les parts aux enfants, en utilisant plusieurs fois l’abattement de 100 000 € par parent et par enfant.
Autre atout de la SCI, elle introduit une gouvernance claire (gérant, statuts) et évite les blocages entre héritiers.
Le démembrement de propriété
Le démembrement de propriété est l’un des outils préférés des familles avec un patrimoine important. Il permet de transmettre à coût réduit.
Le principe est simple, vous séparez l’usufruit (le droit de percevoir les loyers et d’occuper le bien) de la nue-propriété (le droit de disposer des murs).
En tant qu’usufruitier, vous gardez la main. Vous continuez à percevoir les loyers et à gérer le bien. Vos enfants, nus-propriétaires, deviennent propriétaires à terme, sans droits supplémentaires à régler au moment du décès. La pleine propriété se reconstitue automatiquement.
L’intérêt fiscal est considérable avec ce montage. Et pour cause, la valeur de la nue-propriété, qui sert de base pour calculer les droits de donation, est réduite en fonction de votre âge.
Ainsi, si vous avez 60 ans, la nue-propriété est évaluée à 50 % de la valeur du bien. Donner un appartement de 1 million d’euros revient donc à ne transmettre fiscalement « que » 500 000 €. Plus la donation est réalisée tôt, plus la décote est forte.
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Ce mécanisme peut aussi s’appliquer non pas sur les biens eux-mêmes, mais sur les parts de SCI. Un moyen encore plus souple d’organiser la transmission progressive d’un patrimoine familial.
Les véhicules collectifs (SCPI, OPCI, SCI à l’IS)
L’immobilier peut aussi se travailler de manière indirecte, à travers des véhicules collectifs comme les SCPI, OPCI ou SCI à l’IS. Ils permettent d’investir des montants significatifs tout en diversifiant ses actifs.
Autre avantage, ces supports peuvent être logés dans une assurance-vie ou un contrat de capitalisation. Dans ce cas, les loyers distribués ne sont pas imposés immédiatement en revenus fonciers, mais capitalisent dans le contrat.
La fiscalité ne s’applique qu’au moment du rachat, selon le régime propre à l’assurance-vie, ce qui permet de différer et souvent d’alléger la charge fiscale.
Solution | Avantages | Points de vigilance |
SCPI (Sociétés Civiles de Placement Immobilier) | Revenus potentiellement réguliers (loyers redistribués). Accès à des secteurs variés (bureaux, santé, logistique). Possibilité d’investir des montants importants | Liquidité limitée les revenus de SCPI sont imposés à l’impôt sur le revenu dans la catégorie des revenus fonciers (plus prélèvements sociaux) Frais à régler |
OPCI (Organismes de Placement Collectif Immobilier) | Plus liquides que les SCPI, grâce à une part d’actifs financiers Possibilité d’arbitrages plus rapides, même si en cas de crise, la société de gestion peut temporairement suspendre les rachats | Rendements souvent plus volatils Frais plus élevés |
SCI à l’IS | Permet de loger un parc immobilierOptimiser la fiscalité via l’amortissement Intéressant pour les gros patrimoines logés dans une holding | Fiscalité plus technique Contraintes comptables |
15 % d’obligations pour stabiliser le portefeuille
Consacrer une part de votre patrimoine aux obligations permet d’apporter de la stabilité à votre portefeuille, surtout lorsque les marchés actions deviennent volatils. Cette poche peut représenter environ 15 % de vos actifs, répartis entre :
- Des obligations d’État et fonds obligataires : liquides et faciles d’accès via une assurance-vie ou un compte-titres.
- Des obligations d’entreprise notées « investment grade » : pour viser un rendement supérieur à la dette souveraine tout en conservant un bon niveau de sécurité.
- Des obligations privées ou structurées via une banque privée. Réservées aux patrimoines plus élevés, elles offrent des solutions sur mesure avec un couple rendement/risque adapté.
20 % de Private Equity pour booster le rendement et diversifier hors marché coté
Le Private Equity, ou capital-investissement, consiste à investir dans des entreprises non cotées en Bourse. Pour les patrimoines importants, il représente une double opportunité :
- Un potentiel de rendement supérieur à celui des marchés traditionnels, surtout sur le long terme.
- Une vraie diversification, car il évolue indépendamment des cycles boursiers.
L’accès se fait principalement via des fonds spécialisés proposés par les banques privées ou sociétés de gestion, avec des tickets d’entrée souvent élevés.
Ces fonds permettent d’investir dans différents secteurs (santé, tech, infrastructures) ou régions du monde, réduisant ainsi le risque lié à une seule entreprise.
Consacrer environ 20 % de votre patrimoine au Private Equity peut donner un vrai coup d’accélérateur à votre portefeuille.
En effet, pour un ticket de 250 000 €, il est possible d’accéder à des fonds internationaux investissant dans la santé, la tech ou l’énergie, avec des TRI (taux de rendement interne) visés supérieurs à 10 % par an.
Mais attention, c’est une poche peu liquide. Il faut accepter un horizon long terme et un risque plus marqué, en contrepartie de la performance recherchée.
5 % de produits structurés sur mesure pour les patrimoines très importants
Les produits structurés sont des instruments financiers conçus sur mesure, avec un actif sous-jacent (indice boursier, panier d’actions, taux, etc.) et dans certains cas, une protection partielle du capital.
Avantage, ces produits peuvent être taillés sur mesure. Vous choisissez le rendement visé, la durée d’investissement et le niveau de protection du capital, en fonction de vos priorités. Tout peut être adapté au profil et aux objectifs de chaque investisseur.
Ainsi, un produit structuré peut, par exemple, prévoir une protection de 90 % du capital investi, mais uniquement sous certaines conditions : si l’indice de référence ne franchit pas un seuil (la « barrière ») défini au départ.
Il faut aussi garder en tête le risque de contrepartie, car la sécurité du produit dépend de la solidité financière de l’émetteur.
Les produits structurés permettent d’aller chercher du rendement dans un cadre maîtrisé, ce qui les rend très intéressants.
Attention toutefois, la liquidité est limitée et la performance dépend étroitement des conditions de marché définies au départ. Elles doivent donc rester une poche minoritaire (5 % environ) et être sélectionnées avec l’appui d’un conseiller expérimenté.
5 % de cryptomonnaies et d’actifs alternatifs pour une diversification complémentaire
Les cryptomonnaies et certains actifs alternatifs (métaux précieux, art, vins, etc.) n’ont pas vocation à occuper une place centrale dans un portefeuille patrimonial.
En revanche, à petite dose (jamais plus de 5 %), ils peuvent vous permettre de diversifier vos actifs et de capter des opportunités de rendement hors des marchés traditionnels.
Pour les cryptos, l’enjeu n’est pas de spéculer à court terme, mais d’exposer une petite partie de son patrimoine à une classe d’actifs en pleine structuration, avec un potentiel de croissance élevé, mais aussi une forte volatilité.
Les actifs tangibles comme l’or, l’art ou les grands crus offrent, eux, une logique différente. Ce sont des valeurs refuges qui se décorrèlent souvent des marchés financiers. Ils peuvent constituer une réserve de long terme, parfois même transmissible dans des conditions fiscales avantageuses.
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Ici plus qu’ailleurs, la règle est simple : n’investir qu’une fraction maîtrisée de son portefeuille, en acceptant le risque ou l’illiquidité qui accompagne ces placements.
10 % de liquidités pour la sécurité
Enfin, même avec un patrimoine de plusieurs millions d’euros, conserver une poche de liquidités est indispensable. Cette dernière doit représenter environ 10 % de votre portefeuille, soit plusieurs dizaines (voire centaines) de milliers d’euros disponibles immédiatement.
Cette réserve n’a pas vocation à « dormir » sur des livrets grand public, mais à :
- couvrir les imprévus sans avoir à désinvestir vos actifs de long terme ;
- financer rapidement une opportunité d’investissement (entrée au capital d’une société, acquisition immobilière, arbitrage boursier).
Dans la pratique, il existe d’autres solutions que les livrets classiques :
- dépôts rémunérés auprès de banques privées ;
- fonds monétaires de trésorerie ;
- comptes à terme négociés.
Zoom sur les outils patrimoniaux qui existent pour structurer l’ensemble
Avec un patrimoine important, choisir les bonnes classes d’actifs est la première étape. La seconde, tout aussi importante, est la structuration :
- comment détenir ces actifs ;
- comment les transmettre ;
- comment limiter la fiscalité.
La bonne nouvelle, c’est qu’il existe certains outils patrimoniaux particulièrement adaptés.
- La holding patrimoniale. Elle centralise vos participations (immobilier, titres de société, Private Equity…), permet de réinvestir les plus-values sans fiscalité immédiate au niveau de la personne physique (les résultats restant soumis à l’impôt sur les sociétés au sein de la holding), et facilite la transmission grâce à la donation progressive de parts.
- Le contrat de capitalisation. Proche de l’assurance-vie, mais transmissible. Il permet de donner la nue-propriété tout en conservant l’usufruit, et peut être logé dans une SCI ou une holding familiale.
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Le contrat de capitalisation peut être donné en nue-propriété, l’épargnant conservant l’usufruit. Cela permet une transmission progressive et fiscalement optimisée du capital.
Par ailleurs, le pacte Dutreil permet, sous conditions, de transmettre une entreprise familiale (titres sociaux ou entreprise individuelle) avec une exonération de droits de mutation à hauteur de 75 %.
La gestion d’un patrimoine important repose autant sur l’allocation d’actifs que sur l’ingénierie patrimoniale : structuration via une holding, optimisation fiscale avec un contrat de capitalisation, transmission facilitée par le démembrement. Autant de leviers qui nécessitent une approche sur mesure.
Cet article ne remplace pas un conseil personnalisé. Chaque situation patrimoniale est unique, et nécessite une analyse approfondie de vos objectifs, de votre fiscalité et de votre organisation familiale.
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