Assurance-vie et succession : stratégies clés pour optimiser votre héritage en 2024

Publié le 14/11/2023

8 min

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L’assurance-vie est un outil financier incontournable, particulièrement lorsqu’il s’agit de planifier sa succession. Alors que nous entrons en 2024, il devient essentiel de comprendre comment utiliser efficacement l’assurance-vie pour optimiser votre héritage. Dans cet article, nous explorerons les stratégies clés et les nouveautés législatives qui façonnent le paysage de l’assurance-vie et de la succession. Que vous soyez en train de bâtir votre patrimoine ou que vous cherchiez à le transmettre de manière optimale à vos héritiers, ces informations vous aideront à prendre des décisions éclairées.

Comprendre le lien entre assurance-vie et succession

L’assurance-vie est souvent perçue comme un moyen efficace de préparer sa succession. En effet, elle permet à une personne de désigner un ou plusieurs bénéficiaires qui recevront un capital en cas de décès. Ces bénéficiaires ne sont pas nécessairement les héritiers légaux. La particularité de l’assurance-vie réside dans le fait que les sommes versées aux bénéficiaires ne font, en principe, pas partie de la succession. Cela signifie qu’elles ne sont pas prises en compte dans le calcul des droits de succession. Toutefois, cette règle connaît des exceptions en fonction de la date de souscription du contrat et de l’âge du souscripteur au moment des versements.

Les bénéficiaires d’une assurance-vie : qui sont-ils ?

Le rôle du bénéficiaire dans une assurance-vie

Le bénéficiaire joue un rôle crucial dans une assurance-vie. Désigné par le souscripteur, il est le destinataire du capital ou de la rente à la suite du décès de ce dernier. Son rôle est donc passif, en ce sens qu’il n’a pas à participer activement à la gestion du contrat. Cependant, des responsabilités lui incombent une fois le décès survenu. Il doit par exemple informer l’assureur du décès et fournir les documents nécessaires pour prouver son identité et sa qualité de bénéficiaire. Il est aussi celui qui bénéficie des avantages fiscaux liés à l’assurance-vie, notamment en matière de droits de succession. Le choix du ou des bénéficiaires est donc une décision importante du souscripteur, qui doit anticiper les conséquences de ce choix sur sa succession.

Comment savoir si on est bénéficiaire d’une assurance-vie ?

Pour déterminer si vous êtes bénéficiaire d’une assurance-vie, plusieurs démarches peuvent être entreprises. L’Agira (Association pour la gestion des informations sur le risque en assurance) est une entité compétente pour effectuer cette recherche. Cependant, elle ne peut intervenir que dans les 10 ans après le décès du titulaire. Pour faire la demande, il faut constituer un dossier avec toutes les informations sur votre identité et celles du potentiel bénéficiaire.

Il est aussi possible de s’adresser directement à l’assureur si vous avez connaissance de l’existence du contrat. Notez que les informations concernant les bénéficiaires d’une assurance-vie sont généralement confidentielles jusqu’au décès du souscripteur. Enfin, le notaire en charge de la succession peut aussi vous informer si vous êtes mentionné comme bénéficiaire dans une assurance-vie.

Les droits du bénéficiaire en cas de décès

En cas de décès du souscripteur, le bénéficiaire désigné dans le contrat d’assurance-vie perçoit le capital ou la rente. Si le bénéficiaire décède avant le souscripteur, deux situations peuvent se présenter. Si un bénéficiaire de second rang est mentionné dans le contrat, celui-ci reçoit le capital. En l’absence de bénéficiaire de second rang, le capital est versé à la succession de l’assuré.

Le bénéficiaire doit présenter certains documents à l’assureur pour prouver son identité et son statut de bénéficiaire. Si le bénéficiaire ne peut pas être retrouvé, l’assureur doit remettre les fonds à la Caisse des dépôts et consignations.

Le bénéficiaire d’une assurance-vie peut également être soumis à une fiscalité spécifique en fonction de la date de souscription du contrat et des dates de versements des primes par l’assuré.

Notez que le choix du bénéficiaire est à la discrétion du souscripteur et peut être modifié à tout moment au cours de la vie du contrat.

La fiscalité de l’assurance-vie en cas de succession

L’imposition des primes versées après 70 ans

Lorsque les primes sont versées après le 70ème anniversaire du souscripteur, la fiscalité appliquée en cas de succession diffère. Dans ce cas, les primes versées sont intégrées à la succession de l’assuré. Cependant, un abattement global de 30 500 € est appliqué sur l’ensemble des primes versées, sans considération du nombre de bénéficiaires.

Au-delà de cet abattement, les primes sont soumises aux droits de succession ordinaires. Il est important de noter que cet abattement est réparti entre tous les bénéficiaires et non appliqué individuellement.

Par ailleurs, les intérêts produits par les primes versées après 70 ans sont exonérés de droits de succession. Cela signifie que seules les primes (et non les gains générés) sont soumises à imposition.

Ces spécificités fiscales peuvent influencer la stratégie de succession et le choix du moment des versements sur le contrat d’assurance-vie.

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L’abattement fiscal pour les contrats d’assurance-vie

L’abattement fiscal pour les contrats d’assurance-vie représente un avantage non négligeable. Pour les cotisations versées jusqu’au 70ème anniversaire de l’assuré, chaque bénéficiaire bénéficie d’un abattement de 152 500 €. Cela signifie que chaque bénéficiaire peut hériter de 152 500 € sans payer de droit de succession.

Cet abattement est appliqué sur l’ensemble des contrats d’assurance-vie détenus par un même souscripteur. En cas de versements supérieurs à 152 500 €, la fraction excédentaire est taxée à 20% jusqu’à 852 500 €, puis à 31,25% au-delà.

De plus, un abattement annuel de 4 600 € pour une personne seule et 9 200 € pour un couple marié ou pacsé est également appliqué. Cette disposition fiscale attrayante confirme le rôle de l’assurance-vie comme outil d’optimisation de la transmission du patrimoine.

Les frais de succession sur une assurance-vie : qui doit les payer ?

La question des frais de succession sur une assurance-vie est centrale, car elle peut déterminer qui finira par payer ces frais. En général, lorsqu’une personne décède, les bénéficiaires d’une assurance-vie n’ont pas à payer de droits de succession sur les sommes reçues. Cependant, cette règle a des exceptions.

  • Pour les contrats d’assurance-vie alimentés par des versements après 70 ans et supérieurs à 30 500€, les frais de succession seront à la charge des bénéficiaires pour le montant excédant cette somme.
  • De plus, si le souscripteur a renoncé à une succession mais accepté le bénéfice de l’assurance-vie, l’abattement fiscal de 100 000€ propre aux descendants directs peut être partagé avec ses propres enfants, devenus héritiers de droit.

Enfin, dans le cas de contrats d’assurance-vie ouverts entre le 20 novembre 1991 et le 12 octobre 1998 avec des versements avant le 13 octobre 1998, l’application des droits de successions se fera uniquement sur les versements effectués après 70 ans.

Le rôle du notaire dans une succession avec assurance-vie

Le notaire joue un rôle relativement limité dans une succession avec assurance-vie. En effet, le capital ou la rente versé lors du décès de l’assuré à un bénéficiaire désigné ne fait pas partie de la succession de l’assuré, conformément au Code des assurances (article L132-12). Ainsi, le notaire n’a pas à être sollicité pour le dénouement du contrat d’assurance vie qui s’opère de façon indépendante des règles civiles successorales.

Cependant, le notaire peut être amené à évaluer les frais de succession dans certains cas. Par exemple, si le souscripteur a versé des primes sur son contrat d’assurance-vie après l’âge de 70 ans. Dans ce cas, ces primes entrent dans le calcul des droits de succession et doivent être déclarées au notaire.

Enfin, il est à noter que le notaire a une obligation de conseil et d’information envers les héritiers. Dans ce cadre, il peut expliquer aux bénéficiaires les règles applicables à l’assurance-vie en matière de succession, et les aider à comprendre les implications fiscales de leur héritage.

Assurance-vie et héritage : ce qu’il faut savoir

L’assurance-vie rentre-t-elle dans l’héritage ?

L’assurance-vie, en principe, ne fait pas partie de l’héritage. Elle est généralement considérée comme étant hors succession. Cela signifie que le capital ou la rente versé aux bénéficiaires désignés au contrat n’est pas soumis aux droits de succession ordinaires.

Cependant, cette règle n’est pas absolue. Dans certains cas, l’assurance-vie peut être réintégrée dans la succession. Par exemple, si l’épargne de l’assurance-vie a été constituée avec des fonds communs, la moitié de sa valeur de rachat sera intégrée dans la succession au décès du premier conjoint. De plus, si le souscripteur a versé des primes manifestement exagérées en considération de son âge et de ses moyens financiers, le contrat peut également être réintégré dans la succession.

Quoi qu’il en soit, il est crucial de comprendre que la fiscalité attachée à l’assurance-vie est généralement plus avantageuse que celle appliquée à l’héritage ordinaire.

Comment se passe le versement de l’assurance-vie après un décès ?

Lorsque survient le décès de l’assuré, le versement du capital de l’assurance-vie s’effectue en plusieurs étapes. Dans un premier temps, l’assureur doit identifier les bénéficiaires du contrat. Cette étape peut prendre du temps, surtout si ces derniers ne sont pas clairement identifiés. Une fois les bénéficiaires retrouvés, l’assureur a l’obligation de leur demander les documents nécessaires pour procéder au versement du capital. Ces pièces justificatives comprennent généralement un certificat de décès, les pièces d’identité des bénéficiaires et une attestation fiscale.

Délai pour toucher une assurance-vie après un décès : quels sont les délais ?

Après le décès du souscripteur d’une assurance-vie, des délais légaux sont à respecter pour le versement du capital au(x) bénéficiaire(s).

Dès la réception de l’acte de décès, l’assureur a 15 jours pour demander les documents nécessaires à l’établissement du dossier de succession. Ces pièces justificatives peuvent inclure l’acte de décès, un RIB pour le transfert des fonds et une preuve de l’identité du bénéficiaire.

Une fois que l’assureur a obtenu toutes ces informations, un délai d’un mois maximum est accordé pour le versement des fonds aux bénéficiaires.

Dans certaines situations complexes, comme lorsque le dossier de succession tarde à être constitué, l’assureur est tenu de rémunérer le capital non versé au plus tard un an après le décès.

Ces délais visent à garantir la transmission rapide et efficace du capital d’assurance-vie aux bénéficiaires après le décès de l’assuré.

Assurance-vie comme placement pour préparer sa succession

L’assurance-vie est un outil puissant pour préparer sa succession. Non seulement elle permet de transmettre un capital à l’abri des droits de succession, mais offre aussi une grande flexibilité pour organiser la transmission de son patrimoine.

  • L’assurance-vie permet de transmettre des capitaux hors succession à un ou plusieurs bénéficiaires désignés. C’est un véritable atout pour les souscripteurs souhaitant favoriser un héritier ou un tiers.
  • Avec l’assurance-vie, aucun plafond n’est fixé pour la transmission de capitaux. C’est un avantage certain pour les successions d’une certaine ampleur.
  • En outre, cette forme de placement offre des taux de taxation souvent plus avantageux que le régime de droit commun, ce qui permet d’optimiser la transmission de son patrimoine.

Pourtant, pour profiter pleinement de ces avantages, il est essentiel de bien manier l’assurance-vie. Par exemple, le choix des bénéficiaires, la date de souscription et l’âge au moment des versements sont autant d’éléments qui peuvent influencer la fiscalité de l’assurance-vie en cas de décès. Il est donc recommandé de bien s’informer et d’obtenir des conseils professionnels avant de souscrire à un contrat d’assurance-vie.

Faire face à un héritier lésé par une assurance-vie

Lorsqu’un héritier se sent lésé par une assurance-vie, il existe des stratégies pour faire valoir ses droits. Tout d’abord, il est essentiel de vérifier la légalité du contrat d’assurance-vie. En cas de doute, il est conseillé de faire appel à un avocat spécialisé en droit des successions. Par ailleurs, la loi protège les héritiers réservataires. Si le contrat d’assurance-vie aboutit à léser ces derniers, il devient rapportable à la succession. Il faut aussi savoir que des recours sont possibles si des primes manifestement exagérées ont été versées en fonction de l’âge et des moyens financiers du souscripteur.

Recherche de contrats d’assurance-vie non réclamés : comment procéder ?

Pour retrouver un contrat d’assurance-vie non réclamé, plusieurs options s’offrent à vous. Vous pouvez notamment consulter le site www.info-retraite.fr qui répertorie tous les contrats souscrits par une personne. Pour une recherche plus spécifique, vous pouvez vous adresser à l’Agira (Association pour la Gestion des Informations sur le Risque en Assurance). Cette association se charge de rechercher les bénéficiaires d’un contrat non réclamé suite à un décès. Autre service utile, Ciclade, qui permet de retrouver des avoirs inactifs ou oubliés.

L’AGIRA : un acteur clé dans la recherche des bénéficiaires

L’Association pour la Gestion des Informations sur le Risque en Assurance (AGIRA) joue un rôle crucial dans la recherche des bénéficiaires d’une assurance-vie. Cet organisme, mandaté par les compagnies d’assurance depuis le 1er mai 2006, a pour mission de vérifier l’existence de contrats d’assurance-vie après un décès. En effet, il n’est pas rare qu’après le décès d’un proche, une personne découvre qu’elle est bénéficiaire d’un contrat d’assurance-vie souscrit par le défunt. Dans ce cas, l’AGIRA peut aider à identifier l’assureur concerné.

L’AGIRA offre également des services spécifiques pour la recherche de contrats d’assurance-vie, Obsèques et Dépendance. Toutefois, il est important de noter que le rôle de l’AGIRA se limite à transmettre les demandes de recherche aux organismes d’assurance. Elle ne peut donc pas renseigner sur l’état d’une demande.

Donation et assurance-vie : comment optimiser sa succession ?

La donation comme alternative à l’assurance-vie

La donation est une autre option pour optimiser la transmission de patrimoine. Alors que la loi ne permet pas une donation directe de l’assurance-vie, il existe des alternatives pour faire profiter de l’épargne générée par un contrat d’assurance-vie à un ou plusieurs bénéficiaires. Une des méthodes courantes consiste à effectuer un rachat partiel ou total de l’assurance-vie, puis de procéder à une donation manuelle de la somme rachetée. Il est préférable de réaliser cette opération sur un contrat souscrit depuis plus de 8 ans afin de bénéficier de la fiscalité avantageuse de l’assurance-vie en cas de rachat. De plus, tous les quinze ans, vous pouvez bénéficier d’un abattement de 100 000 euros pour chacun de vos enfants.

Avantages fiscaux de la donation par rapport à l’assurance-vie

En matière de transmission de patrimoine, la donation présente certains avantages fiscaux par rapport à l’assurance-vie.

  • Abattement renouvelable : Tous les 15 ans, un abattement de 100 000 euros est accordé pour une donation parent-enfant, et de 80 724 euros pour une donation entre époux ou partenaires de PACS. Cela permet de transmettre une partie importante de son patrimoine sans taxes.
  • Exonération de droits de donation : Certaines donations peuvent être totalement exonérées de droits, comme les donations aux personnes handicapées, les donations aux œuvres d’intérêt général ou les donations de bois et forêts.

Cependant, il est essentiel de noter que la donation entraîne une dépossession définitive du bien donné, contrairement à l’assurance-vie.

Stratégies pour optimiser sa succession avec une donation et une assurance-vie

Pour optimiser sa succession, une combinaison de donation et d’assurance-vie peut être envisagée. L’assurance-vie est un outil privilégié pour la transmission de patrimoine grâce à sa fiscalité avantageuse. Il est conseillé de souscrire à un contrat avant 70 ans pour profiter d’un abattement de 152 500 € par bénéficiaire.

La donation, quant à elle, permet de transmettre de son vivant une partie de son patrimoine. Elle offre un abattement renouvelable tous les 15 ans, de 100 000 euros pour une donation parent-enfant et de 80 724 euros pour une donation entre époux ou partenaires de PACS.

Une stratégie peut consister à :

  • Souscrire une assurance-vie et la nourrir régulièrement
  • Effectuer des donations régulières pour profiter de l’abattement tous les 15 ans
  • Effectuer un rachat partiel de l’assurance-vie et donner la somme rachetée.

Ces stratégies nécessitent l’accompagnement d’un professionnel pour être mises en place efficacement.

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