Pourquoi et dans quel cas faire un contrat de mariage ?

Publié le 19/08/2024

6 min

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Le mariage est un engagement qui unit deux personnes en vue de partager leur vie ensemble. Pour les futurs époux, le mariage est une étape importante en termes d’engagement mutuel. Mais on oublie trop souvent que le mariage est aussi un acte juridique qui a de réelles implications financières et patrimoniales ! Pour protéger les intérêts de chacun, il est donc essentiel de prévoir un contrat de mariage. Dans cet article, nous allons vous expliquer ce qu’il faut savoir sur le contrat de mariage en 2024 : de quoi s’agit-il, pourquoi en faire un, comment le faire ?

Le contrat de mariage : Un élément clé pour les futurs époux

Le contrat de mariage, souvent considéré comme un pilier du droit matrimonial, est un document légal qui établit clairement le régime sous lequel les époux choisiront de gérer leur patrimoine lorsqu’ils uniront leurs vies.

Ce régime matrimonial définit précisément comment les biens et les actifs seront gérés et répartis tout au long du mariage, offrant ainsi une sécurité et une clarté financière.

En cas de situations imprévues, comme un divorce ou un décès, le contrat de mariage devient essentiel pour garantir une répartition équitable des biens.

Choisir un contrat adapté est donc primordial pour protéger et sécuriser les intérêts patrimoniaux des deux parties.

Quelques idées reçues sur le contrat de mariage

Le contrat de mariage est-il indispensable ?

Non, le contrat de mariage n’est pas obligatoire. Cependant, ne pas en établir ne signifie pas qu’il n’existe aucune règle. En l’absence de contrat, le régime par défaut qui s’appliquera sera celui de la communauté réduite aux acquêts.

Ce régime implique que tous les biens acquis pendant le mariage sont communs, sauf exceptions (héritages, donations). Il est donc essentiel de comprendre son fonctionnement pour anticiper les éventuelles conséquences sur votre patrimoine en cas de séparation.

Est-il réservé aux élites financières ?

Pas du tout ! Contrairement à une idée reçue, le contrat de mariage ne concerne pas seulement les personnes aisées.

Votre patrimoine peut évoluer au fil du temps, avec des acquisitions, des investissements ou une évolution professionnelle.

Ce contrat permet de sécuriser vos intérêts dès le départ, quel que soit votre niveau de richesse initial. Un choix judicieux qui protège autant les jeunes couples que ceux possédant déjà un patrimoine conséquent.

Un coût justifié ou une dépense superflue ?

Le coût moyen d’un contrat de mariage est généralement compris entre 350 et 500 €, incluant les frais notariaux et la rédaction du document. Comparé au budget global d’un mariage, cette dépense est modique.

Surtout, cet investissement vous prémunit contre des complications financières coûteuses en cas de divorce. Préparer l’avenir, même avec un montant modeste, peut faire toute la différence pour éviter des litiges complexes.

Découvez en plus sur les contrats de mariages avec Albert  d’Anthoüard notre directeur adjoint :

Pourquoi faire un contrat de mariage?

Le contrat de mariage permet de prévoir les conséquences financières et patrimoniales de l’union entre les époux. C’est un outil indispensable pour éviter les conflits liés à l’argent dans le couple. Il est utile à plusieurs niveaux : 

  • Pour protéger le patrimoine de chacun des époux;
  • Pour faciliter la transmission de ce patrimoine;
  • Pour prévoir une organisation spécifique en cas de séparation.

Bon à savoir : en faisant un contrat de mariage, vous pouvez personnaliser le régime matrimonial de votre choix, en ajoutant des clauses spécifiques pour adapter les règles à votre situation. Par exemple: 

  • Si l’un des époux crée une entreprise, le contrat peut prévoir de la séparer des autres biens communs pour éviter tout conflit en cas de divorce.

  • Si l’un des époux a des enfants d’une précédente union, le contrat de mariage peut prévoir une clause permettant de garantir une part de l’héritage à ces enfants.

  • Si l’un des époux a une situation financière plus confortable que l’autre, le contrat de mariage peut prévoir une clause pour compenser les apports financiers.

Comment faire un contrat de mariage?

En France, la création d’un contrat de mariage est une démarche qui nécessite impérativement l’intervention d’un notaire. Expert en droit, celui-ci guide et conseille les futurs mariés pour adapter le contrat à leur situation patrimoniale et à leurs aspirations.

Lors de cette étape cruciale, les époux sont invités à communiquer au notaire des détails sur leur patrimoine, ainsi que leurs préférences quant à la gestion et la répartition des biens.

Avec cette base, le notaire élabore un contrat respectant le cadre légal tout en tenant compte des spécificités souhaitées par le couple.

Il est primordial d’anticiper cette démarche. La rédaction peut nécessiter plusieurs rencontres avec le notaire pour affiner les détails. De surcroît, pour que le contrat soit valide, il doit être signé puis déposé à la mairie au moins 15 jours avant le jour J.

Afin d’éviter tout contretemps, il est judicieux de commencer ce processus environ 2 mois avant la célébration de votre mariage

Quel contrat de mariage choisir ?

Il existe plusieurs types de contrat de mariage, qui permettent de régir les relations financières et patrimoniales entre les époux.

Le régime communautaire ou de la communauté universelle 

1. Définition et propriété des biens

  • Dans le régime de la communauté universelle, tous les biens des époux sont considérés comme communs. Cela inclut :
    • Les biens acquis avant le mariage.
    • Les biens acquis pendant le mariage.
    • Les biens reçus par donation ou succession.
  • Dettes : Les dettes contractées par l’un ou l’autre des époux, avant ou pendant le mariage, sont également communes.

2. En Cas de divorce

  • En cas de séparation, tous les biens sont partagés à parts égales entre les époux, quelle que soit leur provenance (avant ou pendant le mariage).

3. En Cas de décès

  • Le patrimoine commun est normalement partagé entre le conjoint survivant et les héritiers du conjoint décédé.
  • Clause d’attribution intégrale : La majorité des contrats de communauté universelle incluent une clause spécifique permettant au conjoint survivant de recevoir l’intégralité du patrimoine commun, excluant ainsi les autres héritiers. Le conjoint survivant devient alors propriétaire de la totalité des biens du couple.

4. Recommandation

Ce régime est particulièrement adapté pour les couples à la retraite qui souhaitent assurer la transmission de la totalité du patrimoine au conjoint survivant. Il garantit une protection maximale du conjoint restant, évitant le partage avec d’autres héritiers.

Le régime séparatiste ou de la séparation des biens 

Définition et propriété des biens

  • Dans le régime de la séparation de biens, chaque époux conserve la propriété exclusive de ses biens, qu’ils soient acquis avant ou après le mariage.
  • Dettes : Les dettes contractées par un époux sont à sa charge exclusive et ne concernent pas l’autre époux.
  • Biens communs : Les époux peuvent acheter des biens communs, mais ces acquisitions sont soumises à l’indivision, c’est-à-dire que chacun doit financer sa part.

2. En cas de séparation

  • Chaque époux conserve l’intégralité de ses biens propres, sans partage.

3. En cas de décès

  • Le conjoint survivant conserve ses biens propres et hérite d’une partie des biens du défunt selon les règles de la succession légale, en partage avec les autres héritiers (descendants, ascendants, etc.).

4. Aménagements de la succession

  • Les règles de succession peuvent être modifiées en faveur du conjoint survivant par le biais de testament, de donations entre époux ou par l’ajout de clauses contractuelles spécifiques.

5. Recommandation

Inadapté pour un conjoint sans revenus : Ce régime peut être défavorable pour un conjoint sans revenus propres ou ayant interrompu sa carrière (pour l’éducation des enfants, par exemple). En cas de séparation, ce conjoint ne bénéficiera pas de l’enrichissement du foyer, risquant de se retrouver sans ressources.

Adapté à l’autonomie financière : Ce régime convient aux couples privilégiant l’autonomie financière de chaque époux. Il est particulièrement recommandé lorsque l’un des conjoints exerce une activité commerciale, artisanale ou libérale, ou lorsque les époux ont des enfants issus de précédentes unions.

Le régime de la communauté réduite aux acquêts

1. Définition et application

  • Le régime de la communauté réduite aux acquêts est le régime matrimonial par défaut en l’absence de contrat de mariage.
  • Biens propres : Les biens acquis avant le mariage, ainsi que les donations et héritages reçus pendant le mariage, restent la propriété exclusive de chaque époux.
  • Biens communs : Tous les autres biens acquis pendant le mariage (achats, revenus professionnels, loyers, intérêts, dividendes) sont partagés entre les deux époux.

2. Gestion des dettes

  • Les dettes contractées par l’un des époux pendant le mariage sont considérées comme des dettes communes et sont donc partagées par le couple.

3. En cas de séparation

  • Chaque époux conserve ses biens propres.
  • Les biens communs sont répartis équitablement entre les deux parties.

4. En cas de décès

  • Le conjoint survivant hérite automatiquement de la moitié des biens communs.
  • La succession légale s’applique à l’autre moitié des biens communs et aux biens propres du défunt, en fonction des héritiers présents (enfants, etc.).

5. Aménagement de la succession

  • Il est possible d’aménager la part successorale du conjoint survivant par testament, donation ou clauses contractuelles, pour augmenter ou diminuer sa part dans la succession.

6. Recommandation

Le régime de la communauté réduite aux acquêts convient aux couples souhaitant partager une partie de leur patrimoine. Il est conseillé de l’adapter à chaque situation par des clauses spécifiques pour répondre aux besoins du foyer.

Le régime de la participation aux acquêts 

Ce dernier régime matrimonial est le plus méconnu. Comme le régime de la séparation de biens, il prévoit que chaque époux conserve la propriété de ses biens acquis avant et pendant le mariage.

Les dettes contractées par l’un des époux pendant le mariage restent également à sa charge exclusive.  En revanche, lors de la dissolution de la communauté, chacun récupère à parts égales la moitié de l’enrichissement du foyer. 

Concrètement, en cas de séparation, le patrimoine total des ex-époux est évalué, et comparé avec le patrimoine total que possédaient les conjoints le jour de leur mariage. Si un enrichissement est constaté, il doit être réparti entre les deux conjoints.

La régularisation calculée prend la forme d’une créance de participation, qui doit être réglée soit sous forme d’une somme d’argent soit par l’attribution d’un bien. 

En cas de décès de l’un des époux, la même règle s’applique. Les biens propres du défunt sont ensuite soumis aux règles de succession classiques, sauf disposition particulière (testament, donation, clauses spécifiques).

Ce régime convient aux couples qui souhaitent partager les fruits de leur patrimoine, sans toutefois mettre en commun leur patrimoine initial. Il fait généralement l’objet de nombreuses clauses personnalisées, qui peuvent par exemple exclure certains biens de la créance de participation. 

Découvrez notre webinaire sur la gestion des finances dans le couples avec Héloise Bolle :

Le conseil Nalo

À savoir

La notion de “conjoint” au sens juridique du terme ne désigne que la personne à laquelle vous êtes uni par les liens du mariage. En cas de PACS ou d’union libre, la personne qui partage votre vie ne sera pas considérée comme votre conjoint en cas de décès, et ne sera donc pas concernée par les règles de succession. Il est donc important de prévoir un testament si vous souhaitez lui léguer une part de votre patrimoine sans vous marier.

Nalo vous guide : Le contrat de mariage idéal pour votre union


  1. Consultation auprès d’un notaire expert en gestion de patrimoine. Après une étude approfondie de votre situation familiale et de vos aspirations financières, ce professionnel vous orientera vers le régime matrimonial idéal. Il pourra également personnaliser votre contrat avec des clauses sur mesure, vous offrant une tranquillité d’esprit durable.



  2. Mise à jour de la clause bénéficiaire de votre assurance-vie. En l’absence de directives précises, la clause standard stipule que votre capital sera transmis, en cas de décès, d’abord à votre conjoint, puis aux enfants ou, enfin, aux héritiers. Si votre situation matrimoniale change, une clause adaptée pourrait être nécessaire. Nos experts Nalo sont à votre disposition pour vous guider dans cette démarche.


N’oubliez pas : bien planifier aujourd’hui, c’est assurer sérénité et harmonie pour demain. Nalo est là pour vous accompagner à chaque étape.

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1 Commentaire

  1. L’article sur les contrats de mariage est très bien rédigé et très clair, merci.

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