En 2025, l’assurance-vie reste un pilier incontournable de l’épargne française, mais son attractivité dépend désormais de votre profil d’investisseur. Il est légitime de s’interroger : ce placement historique mérite-t-il encore sa place dans votre patrimoine ? Décryptage des avantages et des stratégies pour prendre une décision éclairée. Entre inquiétudes et réalités, il est temps de faire le point. Faut-il craindre pour son assurance-vie en 2025 et liquider son contrat ?
État des lieux 2025 de l’assurance-vie : chiffres clés et tendances
L’assurance-vie conserve son attractivité auprès des épargnants. Les chiffres parlent d’eux-mêmes :
- Une collecte nette de 22,8 milliards d’euros en 2024, un niveau jamais atteint depuis 2011.
- Un mois d’avril 2025 qui bat tous les records avec plus de 4,4 milliards d’euros de collecte nette.
Plus de cotisations (+10 % en 2024 par rapport à 2023), moins de rachats (-11 % en 2024), non seulement les Français épargnent davantage sur leurs contrats, mais ils conservent aussi plus longtemps leurs fonds.
Certes, les fonds en euros, autrefois prisés pour leur sécurité, sont moins plébiscités, mais c’est tout l’inverse pour les unités de compte (UC). Ces supports investis en actions, obligations d’entreprise, immobilier, etc. tirent l’ensemble du marché vers le haut.
Avec 25,5 milliards d’euros de collecte nette en 2024 (et 3,7 milliards en avril 2025), elles concentrent presque tout l’intérêt des nouveaux versements. La part des UC dans les cotisations atteint désormais 39 % depuis le début de l’année 2025, un niveau historiquement élevé.
Quels risques réels pour l’assurance-vie en 2025 ?
Les vrais risques que vous encourez en conservant votre assurance-vie en 2025 sont les suivants :
- Obtenir un rendement potentiellement faible, voire inférieur à l’inflation, notamment si votre contrat est investi à 100 % en fonds euros. Pour rappel, le rendement d’un contrat d’assurance-vie n’est jamais garanti à l’avance, et les performances passées ne préjugent pas des performances futures.
- Subir des pertes en capital si vous êtes investi en unités de compte (UC). Les UC sont exposées aux fluctuations des marchés financiers. En cas de baisse des marchés actions, ou d’instabilité économique, la valeur de vos placements peut reculer.
- Voir la performance de votre contrat grignotée par des frais trop élevés. Certains contrats appliquent des frais d’entrée, de gestion ou d’arbitrage parfois importants. Ces frais peuvent peser lourdement sur le rendement global de votre contrat, surtout si les performances sont déjà modestes.
- Ne pas pouvoir récupérer vos fonds immédiatement en cas de crise majeure (risque exceptionnel, mais légalement possible). Depuis la loi Sapin 2, l’État peut suspendre temporairement les rachats d’assurance-vie en cas de menace grave sur la stabilité financière. Ce risque est très peu probable, mais il existe, notamment si une crise systémique venait à se produire.
Performances de l’assurance-vie et comparatif avec les autres placements
Voici un tableau comparatif des performances de l’assurance-vie avec d’autres placements populaires.
Produit | Taux | Volatilité | Disponibilité | Fiscalité principale |
Assurance-vie en fonds en euros | Environ 2,5 % | Faible | Libre | PFU* (avec un abattement de 4 600 € ou 9 200 €/an pour les contrats de plus de 8 ans) |
Assurance-vie en unités de compte | 4,9% en moyenne (parfois plus ou moins selon la répartition des actifs) | Forte | Libre | PFU* (avec un abattement de 4 600 € ou 9 200 €/an pour les contrats de plus de 8 ans) |
Livret A, LDDS | 1,7% à partir d’aout 2025 | Nulle | Libre | Exonéré (livrés réglementés) |
LEP (Livret d’Épargne Populaire) | 2,7 % à partir d’aout 205 | Nulle | Libre | Exonéré (livret réglementé) |
*PFU ou prélèvement forfaitaire unique à 30 %
Fiscalité de l’assurance-vie : ce qui change en 2025
Rien ne change réellement en matière de fiscalité pour l’assurance-vie en 2025. Seuls vos gains restent imposés, avec deux régimes d’imposition au choix :
- Le Prélèvement Forfaitaire Unique (PFU) ou « flat tax » à 30 % avec 12,8 % d’impôt sur le revenu et 17,2 % de prélèvements sociaux.
- Le barème progressif de l’impôt sur le revenu, sur option (souvent intéressant uniquement si vous êtes peu ou pas imposable).
Si votre contrat a plus de 8 ans, vous bénéficiez chaque année d’un abattement sur les gains retirés de :
- 4 600 € pour une personne seule ;
- 9 200 € pour un couple soumis à imposition commune
Au-delà de cet abattement, vous êtes imposé à 24,7 % si vous choisissez le PFU (7,5 % d’impôt + 17,2 % de prélèvements sociaux) pour la part de versements inférieure à 150 000 € et à 30 % pour la part supérieure à 150 000 € (comme le PFU standard).
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En fin 2024, un amendement au projet de loi finances visait à relever le Prélèvement Forfaitaire Unique (PFU), actuellement à 30 %, à 33 %, pour augmenter les recettes fiscales. Mais en janvier 2025, le gouvernement, via le ministre de l’Économie, a décidé de ne pas appliquer cette hausse pour l’instant. Le PFU reste donc à 30 %, et le sujet reste en suspens pour l’avenir.
Faut-il liquider son assurance-vie en 2025 ?
Faut-il craindre pour son assurance-vie en 2025 et liquider son contrat ?
La réponse est non ! L’assurance-vie reste un produit performant, souple et surtout fiscalement avantageux. Dans la majorité des cas, le conserver est une meilleure option que le liquider totalement pour :
- Profiter des abattements avec un contrat de plus de 8 ans.
- Bénéficier de la performance des fonds euros et des UC bien gérés (et viser un rendement net supérieur à celui des livrets, par exemple).
- Préparer sa transmission en profitant de la fiscalité successorale très avantageuse du contrat, surtout si vous avez versé les primes avant vos 70 ans.
Cela étant, le rachat partiel peut être pertinent si :
- Vous avez besoin de liquidés pour un projet. Dans ce cas, vous conservez l’antériorité fiscale, et seuls les gains sont imposés. Si vous êtes en dessous de l’abattement, vous ne payez aucun impôt.
- Votre contrat est ancien, peu performant ou avec des frais élevés. Vous pouvez faire un rachat partiel et transférer les sommes sur un nouveau contrat plus avantageux (chez un autre assureur par exemple). Dans ce cas, en revanche, l’antériorité fiscale ne sera pas appliquée sur le nouveau contrat.
Le rachat total, quant à lui, peut être envisagé si votre contrat offre un rendement net quasi nul. Autant le liquider pour replacer l’argent ailleurs ou revoir la répartition de vos actifs.
Bon à savoir : Attention, réaliser un rachat partiel ou total a des conséquences. Dans le premier cas, le contrat continue, l’antériorité fiscale est préservée. Dans le second cas, le contrat est clôturé, vous perdez l’antériorité fiscale.
Les données sont fournies à titre purement illustratif et informatif. Elles ne constituent en aucun cas une offre, un conseil en investissement, ni une recommandation personnalisée. Tout investissement comporte un risque de perte en capital.
Avantages de garder son assurance-vie en 2025
- Un contrat de plus de 8 ans offre des avantages fiscaux significatifs. Vous bénéficiez d’un abattement annuel sur les intérêts retirés : 4 600 € pour une personne seule et 9 200 € pour un couple.
- Une souscription avant 70 ans optimise la transmission de votre patrimoine. Vous pouvez transmettre jusqu’à 152 500 € par bénéficiaire, en franchise de droits de succession.
En 2025, l’assurance-vie conserve de son intérêt pour les épargnants qui recherchent à la fois sécurité et rendement.
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Intérêt d’une assurance-vie en 2025
- Une épargne sécurisée : investir dans les fonds en euros pour une stabilité financière et lutter contre l’inflation.
- Des rendements attractifs : Investir dans des UC ou SCPI, tout en considérant les risques.
Quand envisager un changement ?
- Des frais trop élevés : Si les frais de gestion, d’entrée ou d’arbitrage de votre contrat sont importants, ils impactent directement vos rendements nets. Un contrat plus récent peut proposer des frais beaucoup plus compétitifs.
- Un rendement insuffisant : Les performances de votre contrat, en particulier sur les fonds en euros, doivent être compétitives. Si votre contrat affiche un rendement inférieur à la moyenne du marché, il est peut-être temps de le revoir.
- Un contrat ancien et non commercialisé : Les assureurs privilégient souvent leurs contrats récents, laissant les anciens moins performants. Vérifiez si votre contrat est toujours adapté à vos objectifs et comparez avec les nouvelles offres.
- De meilleures options sur le marché : Les nouveaux contrats proposent souvent des fonctionnalités modernes, comme une gestion pilotée, des unités de compte diversifiées ou des services en ligne performants.
Une fiscalité avantageuse
- Si votre contrat d’assurance-vie a moins de 8 ans, il serait dommage de le clôturer et de voir appliquer une lourde fiscalité à votre épargne.
- La perspective de changer d’assurance-vie doit être bien réfléchie, car le transfert de contrat ne peut se faire qu’au sein de la même compagnie d’assurance.
- Si votre contrat d’assurance-vie a plus de 8 ans, alors il est fortement conseillé de le garder en 2025 afin de bénéficier de la fiscalité avantageuse offerte par ce placement.
Pour rappel, à partir de 8 ans de détention, vous pouvez bénéficier d’un abattement fiscal annuel sur les retraits. Même si la rémunération de votre contrat ne vous satisfait plus, conservez-le pour bénéficier des avantages fiscaux tout en récupérant progressivement votre capital.
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Je découvre l’assurance-vie NaloPréparer la transmission de son patrimoine en toute sérénité
L’assurance-vie vous permet également de préparer votre succession en désignant un ou plusieurs bénéficiaires de votre contrat.
Si le nouvel amendement adopté est inclus dans la loi de finances pour 2025 définitive, les souscripteurs d’assurance-vie de plus de 70 ans pourront même anticiper la transmission de leur patrimoine en effectuant une donation anticipée du capital.
Un avantage intéressant qu’aucun autre placement financier n’offre en 2025.
Des placements diversifiés pour plus de sécurité
Si les rendements des fonds en euros risquent d’être moins performants en 2025, ils ne sont pas la seule corde que possèdent les souscripteurs à leur arc.
Les contrats multisupports proposent diverses options qui peuvent venir compenser la perte de rendements des fonds en euros. Il ne faut pas perdre de vue que les fonds en euros ne sont pas destinés à obtenir des rémunérations attractives.
Cependant, les supports en unités de compte présentent généralement des performances plus intéressantes, tout comme les SCPI.
Sur les trois premiers trimestres de 2024, les SCPI ont montré une belle résilience offrant un taux de distribution moyen (toutes catégories confondues) de 3,44 %, malgré une baisse de la revalorisation (2).
Un portefeuille équilibré inclut des fonds en euros pour sécuriser une partie de votre capital, mais aussi des unités de compte pour les rendements.
La diversification des supports d’investissement est la clef d’une assurance-vie résiliente et performante.
Cette stratégie vous permet d’ajuster vos investissements afin de ne pas perdre votre rémunération en cas de baisse des rendements d’un des supports détenus.
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Conseils pratiques
Avant de prendre une décision, réalisez un bilan détaillé de votre contrat actuel : frais, rendements, fiscalité et flexibilité. Ensuite, comparez ces éléments avec les offres disponibles sur le marché. Si vous changez, assurez-vous de ne pas perdre vos avantages fiscaux ou de transmission en transférant votre épargne
Pourquoi conserver votre contrat actuel ?
- Un contrat de plus de 8 ans offre des avantages fiscaux significatifs. Vous bénéficiez d’un abattement annuel sur les intérêts retirés : 4 600 € pour une personne seule et 9 200 € pour un couple. Ces avantages peuvent considérablement réduire votre fiscalité, rendant votre placement encore plus attractif.
- Une souscription avant 70 ans optimise la transmission de votre patrimoine. Vous pouvez transmettre jusqu’à 152 500 € par bénéficiaire, en franchise de droits de succession. Cela en fait une solution idéale pour protéger vos proches.
Stratégies d’optimisation pour 2025
À la question « faut-il garder son contrat d’assurance-vie ? », il convient d’y associer le bénéfice du temps avant de répondre fermement.
L’année 2024 s’achève à peine. Avant de changer d’assurance-vie, un investisseur avisé étudie les stratégies d’optimisation de son contrat.
Diversifier votre contrat
Premier bon réflexe à avoir en matière d’investissement lorsque le vent commence à tourner : redistribuer les cartes. Plus concrètement, vous devez diversifier vos supports d’investissement en fonction de l’évolution des taux de rendement.
Par exemple, en 2025, si les supports en fonds en euros rapportent moins, il peut être intéressant de diminuer leur proportion au sein de votre portefeuille et de miser davantage sur les supports en unités de compte ou certaines SCPI qui maintiennent le cap.
Ne pas écarter la transmission anticipée
On ne le dira jamais assez, mais la performance n’est pas le seul critère à prendre en compte pour savoir s’il faut garder ou non son assurance-vie en 2024. Vos projets de transmission de patrimoine peuvent peser sur votre décision.
En 2025, si le texte de la loi de finances est adopté, l’assurance-vie deviendra un levier puissant de planification de sa succession à travers la transmission anticipée.
Vous souhaitez investir ?
Sources :
(1) Communiqué de presse de France Assureurs du 29 octobre 2024
Fort bien documentés vous êtes
Malgre mes connaissances j ai appris des aspects non dénués d intérêts
1 ancien de Sup de CO de1960….?
Bonjour
Quels frais pour un retrait après 8 ans et ceux pour un retrait avant ?
Merci
Bien cordialement
Bonjour,
Pour un retrait après 8 ans sur une assurance-vie, les gains bénéficient d’un abattement fiscal annuel de 4 600 € (personne seule) ou 9 200 € (couple). Au-delà, ils sont soumis au PFU de 7,5 % + 17,2 % de prélèvements sociaux (soit 24,7 %).
Pour un retrait avant 8 ans, les gains sont taxés au PFU de 12,8 % + 17,2 % de prélèvements sociaux (soit 30 %), sauf option pour l’impôt sur le revenu.
À noter : certains contrats appliquent des frais de sortie, selon l’assureur.