Le Projet de loi de Finances pour 2025 prévoyait une hausse de la flat tax de 30 % à 33 %, mais cet amendement a été abandonné après la censure du gouvernement Barnier. Faute d’accord sur le budget, celui de 2024 a été reconduit, maintenant la flat tax à 30 %. Toutefois, ce maintien pourrait n’être que temporaire, car une hausse future reste probable. Comment alors optimiser ses placements pour s’y préparer ?
Comprendre la flat tax et son impact
Le Prélèvement Forfaitaire Unique (PFU), aussi appelé « flat tax », instauré en 2018 est un impôt unique de 30% appliqué aux revenus du capital en France. Il se décompose ainsi :
- 12,8% d’impôt sur le revenu ;
- 17,2% de prélèvements sociaux.
Le PFU s’applique aux revenus financiers issus de valeurs mobilières, notamment aux :
- Dividendes ;
- Intérêts (livrets bancaires fiscalisés, comptes à terme, etc.) ;
- Plus-values mobilières (actions, obligations, etc.).
Lire aussi : La fiscalité des dividendes
Toutefois, les contribuables peuvent choisir l’imposition au barème progressif de l’impôt sur le revenu s’ils y trouvent un avantage (notamment si leur tranche d’imposition est inférieure à 12,8%).
Dans ce cas, ils peuvent aussi bénéficier d’abattements spécifiques (ex. : abattement de 40% sur les dividendes).
A noter que les prélèvements sociaux de 17,2 % restent dus. La comparaison entre tranche marginale de l’impôt et PFU porte donc uniquement sur le taux de 12,8 %.
Ainsi, un contribuable célibataire ayant un revenu imposable supérieur à 28 798 euros (taux marginal à 30 %) réalise une économie d’impôt en choisissant le PFU plutôt que les TMI dans la grande majorité des cas.
La flat tax a été introduite dans le but d’harmoniser et simplifier la fiscalité du capital.
Elle a permis à de nombreux foyers de réduire drastiquement l’imposition de leurs revenus financiers en évitant de les intégrer aux tranches marginales d’imposition, dont le taux augmente à mesure que les revenus imposables augmentent.
La flat tax est donc avant tout une aubaine, et même avec un taux susceptible d’augmenter à 33 %, elle resterait encore particulièrement intéressante pour de nombreux contribuables (par rapport aux tranches de l’impôt).
Les stratégies d’optimisation pour anticiper la hausse de la flat tax
Dès lors que vous envisagez de placer votre argent en vue de le faire fructifier, vous pouvez mettre en place dès le début la bonne stratégie pour faire en sorte que vos revenus ne soient pas impactés par une éventuelle hausse de la flat tax.
En ce sens, les enveloppes fiscales sont toutes désignées puisque certaines proposent des taux d’imposition dérogatoires voire des exonérations d’impôt.
En combinant ces différentes enveloppes en fonction de votre stratégie, vous pourriez ne plus être affecté par la flat tax et son éventuelle hausse.
Même si la flat tax augmente à 33 %, elle reste dans de nombreuses situations plus avantageuses que les tranches marginales d’imposition. Votre stratégie d’investissement ne doit pas se baser sur le seul objectif d’éviter la flat tax, mais plutôt de trouver les meilleurs régimes fiscaux en fonction des investissements que vous envisagez (et non l’inverse).
L’assurance-vie et son prélèvement forfaitaire à partir de la 8e année
L’assurance-vie est un placement financier flexible permettant d’épargner, d’investir et de transmettre un capital avec une fiscalité avantageuse.
Avec l’assurance-vie, vous pouvez vous constituer un portefeuille en investissant dans différents supports tels que des actions, des obligations, des fonds traditionnels, des ETF…
Selon votre appétence, vous pouvez gérer vous-même votre portefeuille ou confier la gestion à un gestionnaire grâce à la gestion pilotée ou à la gestion profilée (comme l’assurance-vie de Nalo) afin de faire converger facilement vos placements vers vos objectifs et votre profil de risque.
Les gains réalisés au sein d’une assurance-vie ne sont pas imposables en l’absence de retrait. Ils peuvent donc être réinvestis dans le cadre du contrat sans frottements fiscaux.
L’assurance-vie présente la particularité de proposer des avantages fiscaux sur les retraits à partir de la 8e année.
Avant cette date, les gains retirés sont soumis à la flat tax et donc soumis à son éventuelle hausse, mais après 8 ans, la part des gains issue de rachats est imposée selon les règles suivantes :
Montant des gains retirés | Imposition | Prélèvements sociaux (17,2%) | Fiscalité totale |
Jusqu’à 4 600 € (célibataire) ou 9 200 € (couple) | 0% (abattement) | 0% | 0% |
Sur la part des gains correspondant à des versements ≤ 150 000 € | 7,50% | 17,20% | 24,70% |
Sur la part des gains correspondant à des versements > 150 000 € | 12,80% | 17,20% | 30% |
Ce sont les gains qui sont soumis à imposition. La part des versements n’est pas imposable. Par exemple, si votre contrat affiche un encours de 30 000 euros dont 10 000 euros de plus-value et que vous décidez d’effectuer un rachat total, vous serez imposé sur 10 000 euros (et non 30 000 euros). Après abattement, votre imposition effective sera de (10 000 – 4 600) x 24,70 % soit 1 333 euros.
En répartissant vos retraits sur plusieurs années, vous pouvez maximiser l’usage des abattements en vous assurant que la part des gains ne dépassent pas les 4 600 euros d’abattement (ou 9 200 euros pour un couple).
Profitez d’une assurance-vie sur-mesure pour faire fructifier votre épargne
Je découvre l’assurance-vie NaloLe PEA pour profiter de l’exonération à partir de la 5e année
Le PEA est une enveloppe fiscale dédiée à l’investissement dans des actions d’entreprises européennes. Comme pour l’assurance-vie, il est possible de se constituer un portefeuille d’actions européennes ou de fonds d’investissement (ou ETF) investis à 75 % dans des actions européennes.
Moins diversifié géographiquement que l’assurance-vie, certains PEA peuvent parfois proposer des ETF synthétiques répliquant des indices étrangers afin d’exploiter les avantages fiscaux du PEA tout en augmentant la diversification de son portefeuille.
Les gains réalisés au sein d’un PEA ne sont pas imposables en l’absence de retrait. Ils peuvent donc être réinvestis dans le cadre du contrat sans frottements fiscaux.
Avant la 5e année, les retraits du PEA entraînent sa clôture et les gains sont imposés à la flat tax. Mais après 5 ans, les gains sont totalement exonérés d’impôt sur le revenu, seuls les prélèvements sociaux restent dus.
Remarque : Les dividendes issus des titres non cotés sont plafonnés à 10 % du prix de revient du titre. Les dividendes supérieurs à ce plafond sont imposés l’année de leur réalisation à la flat tax. Si vous investissez dans des entreprises non cotées, il faut donc considérer cette subtilité pour être sûr de ne pas voir vos dividendes subir la hausse de la flat tax.
Lire aussi : PEA ou assurance-vie : quel placement choisir en 2025 ?
Le PER pour défiscaliser ses revenus et capitaliser pour sa retraite
Le PER individuel est une enveloppe fiscale accessible à tous, dédiée à la retraite par capitalisation. L’épargne au sein d’un PER est bloquée jusqu’à l’âge de la retraite et est investie dans différents supports (actions, obligations, fonds, ETF…) en fonction des objectifs de l’épargnant.
Le PER ne permet pas à proprement parler de bénéficier d’un taux réduit pour éviter la flat tax, mais de déduire fiscalement les versements de son revenu imposable (dans la limite d’un plafond de 10 %). Le PER est donc un outil efficace pour investir à long terme tout en défiscalisant une partie de ses revenus.
Comme pour l’assurance-vie et le PEA, les gains réalisés au sein d’un PER ne sont pas imposables en l’absence de retrait. Ils peuvent donc être capitalisés sans incidence fiscale pendant toute la période active du contrat.
Lors du départ en retraite, la fiscalité applicable varie en fonction du mode de sortie :
- Pour une sortie en capital : si les versements ont été déduits, ils sont imposables à l’impôt sur le revenu dans les tranches marginales d’imposition (sans option possible pour la flat tax). La part des gains est imposables à la flat tax, vous ne pourrez donc pas échapper à son augmentation.
- Pour une sortie en rente : en cas de déduction des versements, les rentes sont imposées aux tranches marginales de l’impôt après un abattement de 10 % et au contributions sociales (9,20 %), après un abattement en fonction de l’âge. Autrement dit, avec un PER en sortie en rente, vous n’êtes pas imposable à la flat tax.
Lire aussi : Fonctionnement du PER « expliqué aux nuls » 2025 : Guide pour débutant
Les alternatives aux placements soumis à la flat tax
Outre les placements déjà évoqués, d’autres solutions d’investissement ou de placement ne sont pas soumises à la flat tax.
Le Livret A ou le LDDS, pour votre épargne de précaution, sont par exemple exonérés d’impôt et de prélèvements sociaux. Ils sont néanmoins devenus moins intéressants en 2025 en raison de la baisse de leur taux d’intérêt de 3 % à 2,4 % depuis le 1er février 2025.
Lire aussi : Placements bancaires les plus rentables en 2025 : dans quoi investir ?
De plus, les placements immobiliers ne sont généralement pas soumis à xla flat tax en raison de la nature de leur revenu (foncier, BIC ou plus value immobilière). C’est le cas par exemple des biens immobiliers locatifs en nom propre ou des parts de SCPI détenues en nom propre.
Au demeurant, les revenus des investissements immobiliers en nom propre sont généralement plus fortement imposés que les placements financiers (sauf pour la niche LMNP qui est aussi dans le viseur des pouvoirs publics) puisque les revenus sont imposables dans les tranches marginales de l’impôt (à l’exception des plus values immobilières qui sont imposables à un taux forfaitaire).
Pour éviter les tranches marginales de l’impôt, certains contribuables investissent dans l’immobilier via des holding immobilières (SCI à l’impôt sur les sociétés par exemple), même si en cas de versement de dividendes la flat tax est applicable, ou dans des fonds immobiliers (SCPI, OPCI , SIIC) via une assurance-vie (comme c’est le cas avec l’assurance-vie de Nalo).
Toutefois, il faut être conscient que de nombreux contribuables rêveraient d’avoir une flat tax sur les revenus immobiliers, même à 33 % !
Conseils pratiques pour optimiser ses placements
Hausse ou non de la flat tax, une bonne stratégie d’investissement doit tenir compte de la fiscalité. Il ne faut pas choisir ses placements en fonction des avantages fiscaux, mais trouver la solution la plus avantageuse fiscalement pour réaliser un investissement.
Conseil n°1 : Arbitrer flat tax et barème progressif de l’impôt sur le revenu
Lorsque la flat tax est applicable, vous pouvez opter à la place pour le barème progressif de l’impôt sur le revenu :
- Si vos revenus imposables sont en dessous de 28 797 euros, votre tranche marginale est à 11 %. Il est donc préférable d’opter pour le barème progressif de l’impôt sur le revenu.
- Pour des revenus supérieurs, la flat tax (même à 33 %) est plus avantageuse dans la grande majorité des situations. Mais, il faut parfois considérer certains abattements fiscaux selon l’opération réalisée pour faire un arbitrage. Par exemple, les chefs d’entreprise cédant leurs titres peuvent bénéficier d’un abattement jusqu’à 90 % sur l’imposition de leur plus value (hors prélèvements sociaux). Selon la situation du contribuable, cette solution peut être plus avantageuse en dessous d’un certain montant.
Lire aussi : Flat tax ou barème progressif ? Comment choisir la meilleure option fiscale pour 2025 ?
Conseil n°2 : Cumuler plusieurs enveloppes fiscales
Chaque enveloppe fiscale a ses avantages et inconvénients, mais elles proposent toutes des avantages fiscaux. En les utilisant convenablement et en les combinant, vous pouvez tirer parti des avantages de chacune d’elles.
Par exemple :
- Pour investir dans des entreprises européennes, vous pouvez privilégier le PEA et le PEA PME afin de profiter de l’exonération à partir de la 5e année.
- Pour investir sur les marchés étrangers et investir indirectement dans l’immobilier, vous pouvez choisir l’assurance-vie.
- Pour limiter votre imposition et préparer votre retraite, vous pouvez compléter le tout avec un PER.
Conseil de Nalo : Il est possible d’ouvrir plusieurs assurances-vie pour augmenter la variété des supports disponibles.
Conseil n°3 : Envisager une holding patrimoniale
Si vous êtes dirigeant d’entreprise (via notamment un apport cession) ou disposez déjà d’un patrimoine conséquent et de revenus élevés, la holding peut être une excellente solution pour éviter-la saturation de vos tranches marginales d’imposition.
Avec une option pour l’impôt sur les sociétés, vous pouvez réaliser de nombreux investissements via votre holding, sans que les revenus générés soient imposables à l’impôt sur le revenu (si vous ne vous versez pas de rémunération). Ces revenus, après déduction des charges, sont alors imposés aux taux réduits de l’IS de 15 % jusqu’à 42 500 euros et 25 % au-delà, sans prélèvements sociaux.
Sans compter toutes les possibilités patrimoniales pour préparer votre succession, cette solution est particulièrement viable pour faire fructifier votre patrimoine en évitant la case impôt sur le revenu tant que vous ne vous versez pas de rémunération.
En tout état de cause, pour bien naviguer dans l’univers de l’investissement et de la fiscalité, il est impératif de bien se faire accompagner pour sécuriser vos choix. Contactez Nalo pour une stratégie patrimoniale optimisée face aux évolutions fiscales !
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