Rendement des produits structurés : analyse des performances et stratégies d’optimisation

Publié le 22/04/2025

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Les produits structurés séduisent de plus en plus d’investisseurs à la recherche d’un rendement alternatif à celui des placements traditionnels, tout en encadrant le niveau de risque. Mais derrière cette promesse attrayante se cachent des mécanismes complexes, où performance et protection du capital dépendent étroitement de la structure financière du produit. Pour mieux comprendre leur fonctionnement et savoir comment optimiser leur rendement, il est essentiel d’en décrypter la composition, les scénarios de gain possibles et les stratégies de construction les plus efficaces.

Comment sont générés les rendements dans un produit structuré ?

Avant de regarder le rendement global des produits structurés, il convient de s’intéresser à ce qui fonde le rendement d’un tel produit. Parfois complexes à appréhender, ces scénarios de rendement sont basés sur la manière dont sont construits les produits structurés. 

Intéressons-nous donc d’abord à leur composition.

L’architecture financière d’un produit structuré

Dans leur version la plus simple, les produits structurés sont composés de deux types d’actif :

  • Une part obligataire : il s’agit d’un titre de créance remboursable à échéance, considéré le plus souvent comme à faible risque si l’obligation est émise par un émetteur fiable (État membre de l’Union européenne par exemple).
  • Une part de produit dérivé : le plus souvent, il s’agit d’options qui sont des produits dérivés donnant le droit de vendre ou d’acheter un sous-jacent (actions, obligations…) à un prix et une date définis à l’avance. Mais d’autres dérivés peuvent être utilisés tels que des swap (contrat d’échange de performance)

La part obligataire va généralement servir à garantir tout ou partie du capital. Ainsi, les produits structurés à capital garanti ou protégé sont essentiellement composés d’obligations à faible risque afin de réduire la volatilité globale du produit.

L’autre partie, généralement composée d’options de vente ou d’achat, va servir de “moteur” pour générer la performance du produit structuré.

Il faut donc que le comportement du sous-jacent corresponde au scénario de gain du produit dérivé, scénario à partir duquel le produit dérivé est susceptible de générer un rendement pour l’investisseur.

Ainsi, selon la composition du produit structuré, le couple rentabilité/risque ne sera pas le même.

Les facteurs déterminant le niveau de rendement

Définis contractuellement à l’avance selon des scénarios définis, les rendements des produits structurés vont dépendre de 3 facteurs :

  • des performances du sous-jacent : sous réserve des scénarios, les produits structurés basés sur des actifs risqués (actions) génèrent une performance supérieure à ceux ayant pour sous-jacent des actifs à faible risque (obligations corporate par exemple).
  • de la structure de la formule : barrières, effet mémoire, autocall… certaines particularités propres à chaque produit, notamment celle visant à réduire les risques, font varier le rendement cible d’un produit structuré.
  • de la durée du produit : plus la durée du produit est importante, plus le rendement cible est attractif toutes choses égales par ailleurs.

Le rendement cible d’un produit structuré est généralement connu à l’avance, mais l’occurrence de ce rendement est incertaine. Exprimé en pourcentage du capital investi, selon la formule, le rendement est acquis annuellement si le scénario de rendement se réalise.

La performance des produits structurés en fonction de leurs caractéristiques

Ceci étant dit, regardons un peu plus en détail la structure de rendement des produits structurés en fonction de leur caractéristique propre. 

Il s’agit ici de vous donner un ordre d’idée sur les rendements cibles attendus, en aucun cas ce qui a été effectivement versé par les émetteurs de produits structurés.

Rendements selon le niveau de protection du capital

Type de protectionCaractéristiquesRendement annuel cible (fourchette)
Capital 100% garantiProduit très défensif, souvent long (8-10 ans), à base obligataire4% à 7%
Protection partielle (90%)Risque de perte au-delà d’un seuil (barrière de protection)3% à 6%
Protection conditionnelle (barrière à -30% par ex.)Si l’indice ne chute pas trop à l’échéance5% à 9%
Capital non protégéPur produit de rendement, perte possible intégrale8% à 12%, voire plus

Rendements selon le type de sous-jacent

Sous-jacent principalVolatilité perçueRendement potentiel offert
Indice actions large (Euro Stoxx 50, CAC 40)Moyenne à haute4% à 9% / an
Actions individuelles (ex. Total, BNP)Élevée6% à 12% / an
Indices sectoriels (banques, énergie, tech)Élevée6% à 12% / an
Taux, devises, matières premièresPlus complexe, instableTrès variable (3% à 15%)
Multi-sous-jacents (panier)Diversification = moins risqué3% à 7% / an

Les performances historiques des produits structurés

Si nous ne sommes pas capables de vous donner la performance effective future d’un produit structuré, nous pouvons néanmoins regarder ce qu’il en a été dans le passé.

Sur les 3 dernières années, les données de l’ACPR montrent une progression constante des rendements et de la collecte des produits structurés en France.

AnnéeVolume collecté (Md€)Rendement médian brutProduits performants
202123,26,0 %89 %
202234,56,3 %85 %
202341,87,1 %92 %

Source : SRP & France Market Overview 2023

Ainsi, depuis 2021, les produits structurés de l’échantillon affichant un scénario de performance n’ont cessé d’augmenter pour atteindre 92 % en 2023 avec un rendement médian de 7,1 %.

Cette performance notable peut notamment s’expliquer par la forte remontée des taux directeurs depuis 2022 améliorant le rendement des obligations émises postérieurement.

Quelle stratégie pour optimiser les rendements d’un produit structuré ?

Optimiser les rendements d’un produit structuré, c’est maximiser le couple rendement / risque, en choisissant judicieusement les paramètres de construction du produit en fonction de l’environnement de marché, de son profil d’investisseur et de l’objectif (capital garanti, rendement régulier, effet de levier, etc.).

Choisir le bon sous-jacent

Le sous-jacent est certainement le premier élément à déterminer. C’est à ce niveau que s’exerce la conviction de l’investisseur sur les évolutions futures d’un sous-jacent. D’une manière générale :

  • Volatilité signifie prime plus élevée : plus le sous-jacent est volatil (actions individuelles, indices sectoriels…), plus les options intégrées au produit coûtent peu cher, plus le rendement potentiel augmente. Mais attention, le niveau de risque est aussi plus important selon les caractéristiques du produit structuré.
  • Préférer des sous-jacents « stables mais dynamiques » : indices comme le CAC 40, Euro Stoxx 50, ou actions solides avec une volatilité modérée (BNP, LVMH, Total Energies).
  • Éviter les sous-jacents trop corrélés dans un panier pour mieux diversifier le risque.

Par ailleurs, selon l’analyse de Club Patrimoine : 

  • Les indices sectoriels (technologie, énergie) boostent les rendements de 1,5 à 2 % en phase de croissance économique ;
  • Les indices ESG présentent une surperformance de 0,8 % / an malgré leur déclin récent dans les émissions.

Ajuster le niveau de protection du capital

En finance, plus le risque est élevé, plus le potentiel de rentabilité augmente. Les produits structurés n’échappent pas à cette règle. C’est donc à l’investisseur de choisir le niveau de protection du capital adapté à ses objectifs.

Concernant les produits à capital protégé, mécaniquement, plus la barrière de protection est proche de 100 % du niveau du sous-jacent, plus le potentiel de rentabilité est élevé, mais le niveau de risque s’accroît dans les mêmes proportions.

Ainsi, avec une barrière de protection proche des 100 %, l’investisseur est seulement protégé contre les micro baisses du sous-jacent, en cas de krach à maturité du produit, la protection sera ineffective.

Utiliser les effets mémoire

Les coupons mémoires permettent de récupérer rétroactivement des gains si les conditions sont réunies plus tard. Idéal pour les marchés volatils, cela évite de « perdre » des coupons lors d’une année de baisse temporaire.

L’effet mémoire est une option intéressante pour les investisseurs souhaitant minimiser les risques liés au coût d’opportunité d’un capital bloqué pendant plusieurs années sans générer de rendement.

Éviter les produits structurés trop complexes

Cela va de soi, un investisseur averti en vaut deux. Pour bien apprécier le couple rentabilité/risque d’un produit structuré et s’assurer qu’il correspond à votre objectif, il faut pouvoir comprendre son fonctionnement.

D’une manière générale, si vous ne comprenez pas le fonctionnement du produit structuré en moins de 5 minutes, c’est qu’il est trop complexe.

Analyser les frais des produits structurés

À l’instar des fonds d’investissement, les produits structurés ne sont pas gratuits pour les investisseurs. Chaque produit facture des frais dont le montant varie selon l’émetteur. Ces frais sont de plusieurs natures : 

  • Les frais de structuration (frais d’entrée) : ce sont les frais propres aux produits structurés qui visent à couvrir le coût de création du produit. Ils sont généralement intégrés dans le prix d’achat du produit sur la forme d’un pourcentage du montant investi (généralement entre 0,3 % et 0,7 %).
  • Les frais de gestion : ce sont des frais récurrents facturés à l’investisseur pendant toute la durée de vie du produit. Ils sont généralement entre 0,8 % et 1,5 % annuels, prélevés sur l’encours.
  • Les frais de sortie : ces frais sont facturés lorsque l’investisseur souhaite sortir du produit structuré avant échéance (si cela est contractuellement prévu). 

À ces frais, il convient d’ajouter les frais d’enveloppe si vous passez par un contrat d’investissement tel qu’une assurance-vie, un PER ou un compte-titres ordinaire.

Comme pour une enveloppe d’investissement et un fonds, plus les frais sont bas, plus le potentiel de rendement est élevé. En effet, une étude de l’AMF révèle que les frais moyens de 2,1 % / an réduisent le rendement net de 28 % sur 5 ans

Les frais de structuration peuvent être nettement plus élevés : ils atteignent fréquemment 1 % à 2 % (voire jusqu’à 3 % selon certains distributeurs), et les frais de gestion, s’ils sont généralement compris entre 0,8 % et 1,5 % par an, peuvent dépasser ce niveau sur certains produits, notamment en assurance-vie.

Ainsi, les frais totaux (structuration, gestion, distribution) peuvent représenter 2 % à 3 % par an, ce qui impacte significativement le rendement net du produit structuré.

Avant de souscrire un produit structuré, il convient donc de bien analyser les frais et vérifier qu’ils sont compétitifs par rapport à d’autres solutions similaires !

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