Si la très grande majorité d’entre eux disposent d’au moins un produit d’épargne, nombre de Français reconnaissent qu’il leur est difficile de mettre de l’argent de côté. C’est d’ailleurs le premier regret qu’ils expriment concernant la gestion de leur épargne en 2024, ainsi que le montrent les résultats de l’étude menée pour Nalo par l’organisme spécialisé en statistiques Flashs.
Riche en enseignements, cette enquête conduite auprès d’un large panel de quelque 2 000 personnes met en lumière d’importantes disparités dans la manière d’appréhender l’épargne selon l’âge, le genre ou encore le niveau de vie des personnes interrogées.
Ainsi, et fort logiquement, celles et ceux qui disposent des revenus les plus bas peinent à épargner et se sentent moins rassurés que les autres par le montant de leurs placements.
Les objectifs poursuivis en mettant de l’argent de côté sont également différents : ainsi, les femmes visent davantage que les hommes l’éducation des enfants, tandis que la Génération Z privilégie pour sa part le financement de projets personnels, liés notamment aux loisirs, plutôt que l’épargne de précaution.
En dépit de ces différences, la grande majorité des Français se rejoignent sur deux points centraux en matière d’épargne, à savoir placer leur argent sur le moyen terme et choisir des produits leur offrant une garantie de sécurité.
Épargner, c’est compliqué pour beaucoup
Plus de 6 Français sur 10 (61%) ont du mal à mettre de l’argent de côté chaque mois. Pour 21% d’entre eux, économiser s’avère même très difficile, voire impossible pour 7%.
Sans surprise, celles et ceux dont les revenus sont les plus élevés y parviennent plus aisément que les catégories modestes : quand 44% des répondants gagnant plus de 2 500€ nets mensuels indiquent qu’il leur est compliqué d’épargner, la proportion monte à 74% parmi celles et ceux qui perçoivent moins de 1 300€.
Mettre de l’argent de côté est également plus difficile pour les femmes (68% le constatent) que pour les hommes (55%).
Des produits largement répandus
Quand bien même économiser de l’argent n’est pas chose aisée, une très large majorité de Françaises et de Français possèdent au moins un produit d’épargne ( assurance-vie, Livret A, PEA…).
82% des personnes interrogées sont en effet dans ce cas. Un chiffre homogène parmi les différentes tranches d’âge, hormis chez les 18-24 ans (66%).
En revanche, des disparités considérables apparaissent en fonction des revenus : 63% des personnes disposant de moins de 1 300€ par mois sont titulaires d’au moins un produit d’épargne contre 93% parmi celles percevant plus de 2 500€ nets.
D’une manière générale, 29% des répondant(e)s parviennent à placer de l’argent tous les mois, 1 sur 5 (21%) plusieurs fois dans l’année et un tiers (32%) dès qu’ils en ont la possibilité.
Finances : où s’informent les Français ?
En matière d’épargne et d’investissement, plus de la moitié (53%) des Français citent les banques et les conseillers financiers comme étant leur principale source d’information, très loin devant la famille et les amis (12%) puis les sites internet dédiés et la presse spécialisée (10%).
Les influenceurs sur les réseaux sociaux (4%) et les blogs et autres forums d’investissement (1%) sont à l’évidence des sources d’information marginalement utilisées.
Il est par ailleurs intéressant de constater que les plus jeunes accordent une large place aux avis de leur famille et de leurs amis : près d’un sur trois (31%) cite ce cercle intime comme premier canal d’informations financières.
Les 25-34 ans sont pour leur part surreprésentés parmi celles et ceux qui placent leur confiance dans les réseaux sociaux et les influenceurs, 13% d’entre eux l’indiquant, soit trois fois plus que la moyenne générale des répondant(e)s.
Par précaution d’abord
Lorsqu’ils mettent de l’argent de côté, le premier objectif visé par les Français est de constituer une épargne de précaution afin de faire face aux aléas de la vie. C’est le cas de 6 personnes interrogées sur 10.
Si les genres s’accordent sur la nécessité de penser à la retraite (26% y songent en épargnant), une légère différence pointe lorsqu’il s’agit de prévoir un pécule pour des projets personnels : 40% des femmes ont cet objectif en tête, soit 7 points de plus que les hommes (33%).
Les femmes sont par ailleurs presque deux fois plus nombreuses à mettre en avant l’éducation des enfants (24% contre 13%). Enfin, la perspective de réaliser un investissement immobilier concerne près d’une personne interrogée sur cinq (19%).
Les priorités affichées varient grandement en fonction de l’âge des répondant(e)s. Ainsi, les 18-24 ans ne sont que 41% à dire que l’épargne de précaution est un objectif, soit près de 20 points de moins que l’ensemble du panel.
La Génération Z privilégie en revanche les projets personnels (55% l’indiquent) et l’investissement immobilier (40%), sans se préoccuper outre mesure de la retraite (16% ont cette échéance en tête contre 38% chez les plus de 45 ans).
Sécurité et moyen terme privilégiés
L’écrasante majorité des Français qui disposent d’un produit d’épargne choisissent la sécurité plutôt que le risque dans leurs placements. 85% d’entre eux se placent en effet dans cette catégorie.
Même s’ils ne sont pas majoritaires dans leur tranche d’âge, les plus téméraires se repèrent parmi les 18-24 ans : 29% (contre 15% pour l’ensemble des répondant(e)s) se disent prêts à s’orienter vers le rendement et profit, quitte à davantage s’exposer.
Une démarche qui séduit près de trois fois moins les plus de 45 ans, puisqu’à peine plus d’un sur dix (11%) y souscrit.
Lorsqu’on les interroge sur la durée de leurs placements, les Français marquent une nette préférence pour ceux s’inscrivant dans le court ou moyen terme.
Ainsi, la moitié (50%) se disent prêts à immobiliser leur capital sur une période de 3 à 10 ans qui leur offrira un rendement équilibré, et 36% raccourcissent ce délai à moins de 3 ans afin de disposer d’une épargne accessible, même si elle leur rapporte moins.
Celles qui ceux qui se projettent dans le temps long, au-delà de 10 ans, sont donc très minoritaires (14%).
Si ces inclinaisons sont partagées de manière homogène par les différentes tranches d’âge, les plus de 65 ans se distinguent par des choix probablement dictés par l’espérance de vie : les seniors sont en effet plus nombreux que la moyenne à viser des investissements le court terme (51% sont dans ce cas) et près de deux fois moins nombreux (9%) que les autres à regarder au-delà de 10 ans.
Les plus modestes et les Millennials sont les moins sereins
L’épargne conditionne la réalisation de nombreux projets personnels. Et quand elle fait défaut, il est fréquent de devoir y renoncer. Plus de 6 Français sur 10 (62%) ont déjà vécu cette situation, dont 39% qui indiquent que cela leur est arrivé à plusieurs reprises.
Les moins exposés à ce type de déconvenue sont les plus aisés : 52% des personnes bénéficiant de revenus mensuels supérieurs à 2 500€ nets mensuels ont déjà dû renoncer à un projet faute d’économies suffisantes, ce qui a été le cas de 66% de celles et ceux gagnant moins de 1 300€.
Disposer d’une épargne ne signifie pas pour autant se sentir en sécurité financière. Ainsi, 43% des Français concernés indiquent que son montant n’est pas suffisant pour assurer leur sérénité, dont 13% disent que ce n’est pas du tout le cas.
Les Français dont les ressources sont les plus faibles sont les plus nombreux à ne pas être tranquillisés par la hauteur de leur épargne.
Parmi les répondants percevant moins de 1 300€ nets mensuels, 60% déclarent en effet que son montant n’est pas suffisant pour qu’ils se sentent en sécurité, alors qu’ils ne sont que 28% dans ce cas chez ceux dont les revenus dépassent 2 500€ nets chaque mois.
En termes d’âge, les moins sereins sont les 35-44 ans. Plus de la moitié (53%) des Millennials ne se sentent pas suffisamment sécurisés par la valeur de leurs placements.
Un chiffre largement supérieur à celui exprimé par les plus de 55 ans (35%), population dont les enfants sont généralement grands et le crédit habitation soldé ou en voie de l’être.
Des regrets pour une majorité de Français(e)s
En conclusion, et alors que 2024 vient de s’achever, les Français ont-ils des regrets en matière d’épargne pour l’année écoulée ?
7 sur 10 répondent, à divers titres, par l’affirmative. 26% sont ainsi déçus d’avoir épargné moins qu’ils avaient prévu faute de ressources suffisantes, 18% constatent qu’ils ont privilégié des dépenses personnelles plutôt que d’avoir mis de l’argent de côté tandis que 15% sont chagrinés de n’avoir pas abondé un fonds de réserve pour pallier d’éventuels imprévus.
Cette insuffisante poire pour la soif tracasse bien plus les femmes que les hommes : elles sont 20% à exprimer un tel regret contre 9% des hommes. Enfin, 1 personne sur 10 dit qu’elle aurait dû investir son argent dans des produits plus rentables.
Enquête réalisée par FLASHS pour Nalo.fr du 7 au 14 novembre 2024 par questionnaire autoadministré en ligne auprès d’un panel de 2,000 Français et Françaises âgé(e)s de 18 ans et plus, représentatif de la population française.
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