De plus en plus de banques proposent des produits structurés aux épargnants. Sur le papier, tout semble intéressant : une promesse de rendement et parfois une protection du capital. Mais attention, ce type de placement n’est pas si simple et les dangers sont bien réels. Découvrez, à travers notre article, quels sont les risques des produits structurés.
Les principaux risques des produits structurés
Le risque de perte en capital
Certains produits structurés sont dits « à capital conditionnellement protégé » ou « non garantis ». Dans ce cas, le capital est protégé seulement si certaines conditions de marché sont respectées.
En effet, le rendement et le remboursement de votre capital dépendent du comportement d’un ou plusieurs indices boursiers (ou actions) pendant toute la durée du placement. À la fin du contrat (souvent après 6, 8 ou 10 ans), l’on regarde si l’indice de référence est au-dessus ou en dessous d’un certain seuil.
Si l’indice est au-dessus ou reste dans une certaine « zone », vous récupérez votre capital, voire un gain. S’il est en dessous d’un seuil critique, vous pouvez subir une perte.
Le risque de marché
Dans un produit structuré, votre argent ne va pas directement en actions. En revanche, le rendement (et parfois même le capital) dépend de leur comportement.
À titre d’exemple, si le produit est lié à l’indice CAC 40, et que le CAC baisse de 30 % à la date de référence, alors le produit pourrait ne rien vous rapporter, ou vous faire perdre une partie de votre capital, s’il n’est pas garanti.
Ce qui rend le risque réel, c’est que vous êtes exposés aux aléas des marchés, sans forcément bénéficier de leurs hausses dans la même proportion. En clair, vous acceptez de dépendre d’un scénario de marché favorable pour espérer un gain, tout en prenant le risque de perdre si le scénario tourne mal.
Le risque de liquidité
Dans un produit structuré, votre argent est généralement bloqué pour une durée déterminée (souvent 4, 6, 8 ou 10 ans). Pendant cette période, il est difficile (voire coûteux) de récupérer vos fonds avant l’échéance.
Il faudra, dans ce cas, passer par un marché secondaire, quand il existe, ce qui n’est pas toujours garanti. D’ailleurs, même si vous y parvenez, le prix de vente peut être bien inférieur à ce que vous avez investi, surtout si les marchés sont défavorables à ce moment-là.
En clair, ce n’est pas un placement « liquide » comme un livret d’épargne ou une assurance-vie classique.
Il faut accepter de laisser votre argent bloqué pendant toute la durée du produit, sans garantie de pouvoir le récupérer avant (sauf dans certains cas et moyennant de possibles pertes).
Le risque de crédit (ou défaut de l’émetteur)
Quand vous investissez dans un produit structuré, vous prêtez en réalité votre argent à l’établissement financier qui l’a conçu (souvent une banque). C’est ce qu’on appelle l’émetteur du produit.
Si cette banque venait à faire faillite ou à ne plus être en mesure de respecter ses engagements (ce qu’on appelle un défaut de l’émetteur), vous pourriez perdre tout ou partie de votre investissement, même si les marchés ont bien évolué.
C’est un risque indépendant du comportement de l’indice ou des actions sous-jacentes. Tout peut s’être passé comme prévu, mais si l’émetteur ne peut pas payer, vous ne touchez rien.
Ce risque est souvent sous-estimé, car les investisseurs ont tendance à faire confiance aux grandes banques. Pourtant, aucune n’est à l’abri à 100 %. C’est pourquoi il est toujours important de connaître l’identité de l’émetteur et de vérifier sa solidité financière.
Le risque de plafonnement des gains
Un produit structuré peut offrir un rendement attractif sur le papier, mais ce rendement est presque toujours limité par un plafond. Autrement dit, même si les marchés explosent à la hausse, votre gain ne suivra pas au même rythme.
Vous ne profitez donc pas pleinement des bonnes performances du marché, car le gain est fixé à l’avance, et fréquemment conditionné à des scénarios bien précis.
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A savoir
Le plafonnement des gains est une contrepartie directe à la protection partielle (ou totale) du capital. La banque limite votre potentiel de gain pour pouvoir vous proposer une protection en échange.
Le risque de complexité
Les produits structurés sont souvent difficiles à comprendre dans le détail, même pour des épargnants avertis. Ils affichent des mécanismes financiers complexes, avec des termes parfois difficiles à comprendre.
En parallèle, il peut être très difficile d’anticiper combien vous allez vraiment toucher à la fin, surtout si les marchés évoluent en dents de scie. Il est aussi compliqué de comparer deux produits entre eux, car chacun a sa propre mécanique.
Ce manque de lisibilité rend le produit difficile à piloter. Vous ne savez pas toujours quand vendre, quoi attendre, ou comment réagir.
Le risque fiscal
Comme pour d’autres placements, les produits structurés sont soumis à la fiscalité des revenus de capitaux mobiliers. En pratique, les gains (intérêts, coupons, plus-values) sont en général soumis à la flat tax de 30 % (12,8 % d’impôt + 17,2 % de prélèvements sociaux).
Le produit, toutefois, n’offre pas d’avantage fiscal spécifique sauf s’ils sont logés dans une enveloppe défiscalisante comme une assurance-vie.
Les pièges courants à éviter lors d’un investissement dans des produits structurés
Pour éviter les impairs, ne tombez pas dans ces pièges fréquents en matière de produits structurés :
- Croire que le capital est toujours garanti.
- Se focaliser uniquement sur le rendement annoncé (sans penser au conditionnement).
- Négliger la durée de blocage.
- Ignorer le risque lié à l’émetteur.
- Ne pas comprendre la mécanique du produit.
- Investir un montant trop important (Il vaut mieux ne jamais investir de l’argent dont vous pourriez avoir besoin à court ou moyen terme).
- Ne pas intégrer l’impact de la fiscalité dans le calcul du rendement net.
- Ignorer les frais.
- Investir sans comprendre.
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